• Enteteroulemaloute 5
  • 29 Avril 2017
  • 20171218 134510   Copie 2

2, 3, 4 Octobre, nous faisons un aller retour à Rabat en train. Le but de la manoeuvre est de faire faire le visa mauritanien. Il s'obtient facilement, il faut juste se pointer tôt le matin à l'ambassade, remplir un formulaire, accroupi dans la rue, filer le passeport, les photos, l'argent à un type assez odieux et revenir en fin d'après midi. Rabat ne nous laissera pas un souvenir impérissable, c'est une grande ville européanisée. Pourtant il est agréable de se promener dans la kasbah ouyada où on peut enrichir sa petite collection de photos de portes.

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Portes cloutées majestueuses ou modestes, petites fontaines et fenêtres de style arabo-andalou. Et puis, du bleu sur les murs, un bleu superbe, avec des petites arcades où quelques ceps de vigne jouent avec le soleil. Et là, on se dit, merde, on n'a toujours pas vu Chefchaouen. Alors, c'est décidé, nous reviendrons au Maroc et irons à "Chaouen"

Retour Fès, les bicyclettes nous ont attendu bien sagement, tu m'étonnes, personne ne risquait de les embarquer...et nous avons repris tranquillement la route, pour nous diriger vers le moyen Atlas.

Avons visité Meknès, un peu dans le même style que Fès, jolie medina, mais quand même plus calme, sympa aussi, le soir, vers la porte Bab Mansour. Des touristes qui font les gogos près des charmeurs de serpents...ou qui paressent aux terrasses des bistrots.

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Cherchez Bruno !

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Ruelle de Meknès 

A partir de là, nous nous dirigeons vers les montagnes. On attendait beaucoup d' Ifrane, ville décrite dans les guides comme magnifique, mais arrivés, on se demande ce que l'on fait là, c'est une ville pour riches marocains venus chercher un air de Suisse ou d'Alsace, ou de Chamonix ! ça frime dur, belles voitures, beaux hôtels, et la population qui va avec. ça sent un peu l'ennui ici, toujours la même histoire, à avoir trop d'argent, on finit par oublier l'essentiel.On se fait quelques photos pour s'amuser, mais sans traîner, on fait désordre dans le paysage. 

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Z'avez remarqué, on aime bien se faire prendre en photos, faire les barbeaux !!

photos sans intérêt, on vous l'accorde, c'est juste parce que nous sommes devant l'hôtel restaurant "Chamonix", un rien nous amuse !!

C'est à quelques km d'ici, sur les toutes petites routes, que nous commençons vraiment à nous régaler. Nous sommes dans le moyen atlas, peuplé par des bergers, un havre de paix, les berbères sont d'une gentillesse incroyable, nous avons de vrais échanges, pas des échanges commerciaux.

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Le fameux "cèdre Gouraud"

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J'y crois pas !

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Atelier de réparation

Ami cycliste, si tu passes par ici, ne montres jamais que tu as quelque compétence en réparation de vélo, sinon, tu ne feras plus que cela, tu vas te faire bouffer, comme un con. (A la vérité, on les cherche un peu les emmerdes...). Donc, la première fois, c'est au bord du lac Afenourir, c'est à dire quelque part au milieu de rien. Nous posons la tente, il n'y a qu'une maison à des km à la ronde, et on se pose là à côté, 1ère erreur ! Et puis, on copine avec la toute jeune Aïda, et on se laisse raconter la vie dure, la solitude, elle vit ici avec son mari et son bébé, l'ainé est en pension. Pas d'eau dans la baraque, sauf quand il pleut, un petit bout de panneau solaire sur le toit pour faire fonctionner une loupiote, mariée à 12 ans avec un type de 24 ans, elle a eu du bol sur ce coup, elle s'entend bien avec Hassan, berger, dont nous ferons la connaissance plus tard. Aujourd'hui, elle est contente, elle a des visites, nous, et sa belle soeur, venue du village pour passer 3 jours, arrivée à dos d'âne, 4 heures de bourricot, le temps d'avoir mal au c... Charmante Aïda, et marrante quand elle baragouine en français...alors, quand au petit matin, après le thé, elle nous apporte le vélo d'Hassan à réparer, paniproblem, le réparateur s'y colle. La chambre à air n'a pas moins de 4 trous. Les 4 rustines posées, après avoir accueilli de chaleureux remerciements, nos bécanes sont enfourchées, signe d'un départ imminent, mais Aïda arrive à nouveau en poussant un autre vélo, qu'un Belge a donné, au mois 8, comprenez en août....« Bien gentil le Belge avec la grosse voiture caravane, dixit Aïda » (comprenez : « enfoiré en camping car qui s'est débarrassé de son vélo pourri, complètement hs, le dérailleur cassé, plus de freins, frottements de partout ». Pose du dérailleur, chaîne raccourcie, dégrippage intégral, réglages divers, le vélo fonctionne nickel, comme neuf, mais sans changement de vitesse. Aïda est ravie, mais il est presque midi, on va pédaler en plein cagnard, on en veut à la terre entière, à Aïda, à tous les Belges camping caristes et les autres aussi !!!

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Village de Ain Leu

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Route des sources

Après un détour par Aïn Leu, village réputé pour ses jolies filles (on dit que tout homme célibataire qui passe ici repart la bague au doigt...), la visite des sources Oum el rbia est incontournable. C'est un lieu où jaillissent 40 sources, qui forment le fleuve le plus important du Maroc. Les touristes sont légion en été, en quête de fraîcheur, mais le petit village n'a pas changé pour autant, ses habitants sont toujours simples et accueillants.

 

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Atelier de réparation, bis repetita.

Ami cycliste, si tu croises Lahcen, berger au bord du lac Aguelmame, petit lac enchassé par la forêt , ne t'arrêtes pas, surtout pas. Lahcen est un gars hyper gentil et marrant, le hic, c'est qu'il possède plusieurs vélos, ou plutôt des morceaux de vélos. Le but du jeu est d'en faire un. Et devinez qui s'y colle....Et pour faire plaisir, devinez qui part à midi au lieu de 8 heures, hein, et qui c 'est qui, en pédalant sous le cagnard, en veut aux Lahcen de la terre entière ?

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Curieusement, celui ci, qui roule sans pneu avant, direct sur la jante, n'a rien demandé ! 

En réalité, cela vaut la peine de s'arrêter ici, le lieu est calme et enchanteur, nous sommes restés chez Aïcha et Abdou, apéro sur la "terrasse" parmi les moutons et nuit à l'intérieur, comme des coqs en pâte.

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Les femmes et les enfants viennent faire le plein d'eau

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Ishane fier de son poisson....qu'il va remettre à l'eau, trop petiot... 

Khénifra :

 

Une ville de moyenne importance qui nous plait bien, nous y restons 2 jours, le 1er jour pour les tâches habituelles, courses, lessive, internet... et le 2ème parce qu'on est restés endormis .... Il faut dire que la vie est dure ici, nous venons encore de nous faire une petite soirée qui dure jusqu'à 3 h du mat...Et celle là, il faut qu'on vous la raconte...Au bord du lac aguelmame, nous faisons la connaissance d'un jeune couple de la ville de Khénifra, Ishane et Sihhan, venus se ressourcer en montagne. Ce sont des habitués, ils connaissent très bien Lhacen et Fatima, des bergers qui habitent justement au bord du lac, et qui les reçoivent comme des rois, sans jamais leur demander quelque chose en échange, alors qu'ils sont hyper modestes.Vous connaissez aussi Lahcen, c'est le mec aux vélos.... De retour en ville, Ishane et Sihhan viennent nous chercher à l'hôtel pour passer la soirée avec eux. Surprise : ils ont dans la voiture Fatima la bergère, et les 2 filles de Fatima qui sont lycéennes et restent à l'internat de Khénifra. Rien d'extraordinaire jusque là. Sauf que Fatima n'a jamais bougé des rives du lac, elle n'est jamais venue en ville....Elle a accouché 3 fois, là haut dans la montagne au bord du lac aux eaux turquoises, dans sa maison, sans médecin, ni sage femme. Ah la soirée, je vous dis pas. Un indien dans la ville. Fatima toute apeurée dans les rues du souk, il faut dire qu'il y a un monde fou. Ishane veut absolument offrir un vêtement à Fatima et ses filles, pour la fête de l'Aïd. Fatima a repéré un vêtement tout molletonné rose flashy avec des motifs, elle demande timidement si elle peut le prendre. C'est un pyjama ! Est ce que ce sera sa tenue pour le jour de l'aîd, l'histoire ne le dit pas, mais elle est vraiment ravissante dans son pyjama molletonné rose flashy.. Ensuite, nous nous rendons dans la maison d'Ishane, top classe, Fatima scotchée bouche bée devant l'immense écran plat.

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Et tout s'enchaîne dans une bonne ambiance (à part Fatima, tout le monde parle français), l'apéro (ici, cela ressemble à un petit goûter), et vers minuit la tajine délicieuse, mitonnée par la maman de Sihann qui veut nous avoir demain pour le couscous, non, là, on se dérobe. Toutes ces rencontres, ces moments sont merveilleux, mais là, cela devient trop, on ne pourra bientôt plus bouger si on continue à faire de la graisse....Que ceux qui, coincés par la peur de l'autre ont des réflexes de défense viennent faire un tour par ici, ils vont peut être, inch allah, prendre conscience de ce qu'ils perdent.

En route pour Imilchil : un long moment de solitude !!!

Bien que ce soit la solution la plus rapide et la moins fatigante, nous ne filons pas vers Marackech, mais allons tenter la traversée de l'atlas, ce qui nous paraissait totalement impossible il y a quelques semaines, quand nous suions sang et eau à la sortie de Thoiry. Cette traversée n'a rien d'un exploit, mais nous redoutons un peu à cause des probables fortes pentes. Allez, action ! C'est parti pour de belles grimpettes, quand on n'a pas les jambes, il faut des bras...pour pousser...., mettre sa fierté au placard, même quand il y a des bouts de gamins qui te doublent sur leur vélo pourri et qui osent te dire « bijour, m'sieur, t'as li stylo, li bonbon , un dirham? ». Putain, difficile de garder son sang froid, on leur explique que mendier c'est pas bien, qu'ils doivent travailler dûr à l'école pour s'en sortir dans la vie, bla bla bla, et du coup, on est encore plus essoufflés. Mais on va vous avouer un truc, quand on a la patate, et que la pente s' y prête, genre léger faux plat, alors là, on s'amuse, c'est nous qui posons les questions, les essoufflons, mine de rien, on appuie de plus en plus sur les pédales, mine de rien, on change les braquets, et quand on les sent affaiblis, monstre accélération pour les laisser sur le carreau. Et là, quand on les aperçoit dans le rétroviseur, à l'arrêt et tout rouges, on jubile, suprême vengeance !

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Qui gardera le maillot orange ?

Le trajet nous prend quasi 3 jours, pour 160 km,. passant de 800 à 2200 m. Il y a peu à voir en chemin, ou alors, nous sommes trop concentrés sur les grimpettes et en oublions de regarder alentour.

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ça, c'est ....difficile

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et là...ça devient ....facile....

Bref, même si on en a un peu bavé, nous sommes hyper heureux. d' arriver à Imilchil, petit village de montagne bien connu pour sa fête des fiançailles.Cette fête ayant eu lieu en septembre, je vous renvoie à des liens pour vous montrer de quoi il s'agit.

Si vous voulez en savoir plus sur ce "moussem", alors cliquez là 

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Et en cliquant sur la photo ci dessus (fiançailles d'Imilchil) , vous accéderez au site se son auteur, bonne visite, c'est splendide !

16 Octobre. Aujourd'hui, faut pas être un mouton !

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Le mouton brouette, vous connaissez ?

Tout le monde est fin prêt pour la fête de l'aïd, et c'est chez Mustafa que nous assistons au sacrifice du mouton. Mustafa étant doux comme un agneau (ouaf ouaf), il n'a pas voulu tuer la bête, il a fait appel à son voisin, qui a travaillé rapidement et proprement, le mouton n'a pas eu le temps de crier. C'est la tradition, chaque foyer doit égorger un mouton. Ceux qui n'ont pas réussi à amasser l'argent nécessaire pour avoir un bon gros mouton ont le droit de se rabattre sur plus petit, ou une petite chèvre.

Quelques exemplaires de futurs sacrifiés :

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Oups, trop tard....

vélo peinard autour d'Imilchil, la belle vie, quoi !

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C BO !!!!

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Et puis, nous sommes repartis d'Imilchil pour basculer dans la vallée du Togdra.

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Avons fait fi du taxi berbère ...

Cette vidéo met beaucoup de temps à charger, mais elle vaut le coup. Cela se passe dans les gorges du Togdra.

 

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Obligés de repartir, pour sûr ?

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Les photos qui suivent ont été prises lors d'une promenade dans la palmeraie de Tineghir, puis dans la vallée du Dadès, plus de discours, juste le plaisir des yeux...

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Intermède gastronomique

Pour changer du couscous et des tajines, voici les grillades. Cela se passe en plusieurs actes, à respecter scrupuleusement.

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1. Choisir sa viande.

 

2. Se rendre chez le gars qui va la faire cuire, c'est pas loin, à 20 m maxi du boucher.

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3. Vous attabler, comme eux, et attendre.

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4. Ah, voilà le résultat.

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5. Assurez vous que tout est bien cuit.

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Bilan : cela nous a coûté 7 euros, dessert, boissons, cafés, pourboire compris. La blouse du boucher portait l'inscription "ciments Lafarge" au dos...