Pour les pressés, voici la photo qui va vous dispenser de la lecture de la suite car elle décrit bien à elle seule l' ambiance de St Louis !
Le chaos !
Pour les plus assidus, voici la suite :
Alamdoulah, ou alamdoulilah, ça veut dire "grâce à Dieu" !
Un de ces bus, relooké en bar
"I don't care ", je ne m'inquiète pas ! ( tu m'étonnes, cela vaut mieux !!)
Le quartier de Gue n'dar , tout près de chez nous, c'est notre préféré..., le quartier des pêcheurs
Saint-Louis, c'est l'ancienne capitale coloniale, des beaux bâtiments historiques et un cadre magnifique. Du coup, c'est une ville touristique, ce qui sans doute va gangréner lentement mais sûrement l'esprit du site. Nous avons adoré cette ville, et y sommes restés 2 semaines ! Il y a plusieurs raisons à cela. Tout d'abord, nous avons eu beaucoup de chance en arrivant. Nous avons demandé à un gars de nous indiquer un hébergement sympa et pas trop cher. Ce monsieur nous a proposé de nous conduire dans une maison d'hôtes sur la langue de Barbarie : il a chargé nos vélos dans la benne du pick up, et nous avons tout d'abord traversé un bras du fleuve par le pont Faidherbe, arrivant ainsi sur l'île de St Louis ( la partie historique de la ville, celle qu'on voit toujours sur les photos, avec les belles maisons coloniales, se trouve sur une île).
Traversant un deuxième bras du fleuve, nous sommes alors arrivés dans le quartier G ndar, le quartier des pêcheurs ! Alors, là, on a halluciné !! Un bordel incroyable, un imbroglio de charrettes, de bus hors d'âge, de bagnoles déglinguées. Et plein de monde partout, des moutons et des chèvres en veux tu en voilà, du linge aux couleurs éclatantes entrain de sécher ... Une odeur fétide nous a indiqué que nous arrivions près du marché aux poissons, et enfin, nous avons débarqué dans une maison exceptionnelle !
Exceptionnelle par sa beauté, son emplacement, exceptionnelle par l'accueil et l'ambiance ! Francine, la propriétaire a été absolument adorable avec nous, nous faisant bénéficier de conditions très favorables. Son équipe sénégalaise est absolument charmante, nous avons eu du mal à les quitter, nous étions vraiment « en famille ». Le lien de la maison d'hôtes « chez Lydia », sur la langue de Barbarie :http://www.lydia-sn.com/
Et puis, plein de monde est passé par là, à commencer par Roberto, ce sympathique motard Italien que nous retrouvons pour la 3ème fois ! (on l'a déjà vu au (Maroc et en Mauritanie)
Roberto est un fêtard, et comme il attend que sa moto soit réparée, nous voici tous les 3 à mener une vie de noctambule en fréquentant assidument tous les lieux de concert de la ville. Nous n'avons pas l'habitude de vivre comme cela, passer la nuit entière dehors et une partie de la journée à dormir, mais nous avons assisté à des spectacles de grande qualité et vécu des soirées inoubliables. On a entendu entre autres Mama Sadio (3 fois, tellement c'est bien !) et Ablaye Cissoko. Pour ceux qui viendraient par là, nous recommandons les lieux suivants, Spoutnik, Papayer, Flamingo et Meya club, mais sachez qu'ici rien ne se passe avant minuit minimum.... Nous avons aussi attendu quelques jours l'arrivée de Maryvonne mais ne nous sommes jamais ennuyés, balades sur la plage, en ville, danse africaine...Bref, ces 15 jours ont été très riches humainement, sans doute reverrons nous tous ces gens, Francine notre hôte, Aram et Fatou, les dames de maison, Amy la fille d'Aram qui a fait la prof de danse, Biramar le chauffeur et jardinier, Kanté le gardien (c'est lui qu'on réveille quand on rentre à 4h du mat!), Rady sa femme et Junior le petit et enfin Ibou, l'homme qui fait un peu tout, une équipe de choc avec qui nous avons bien rigolé.
Une partie de l'équipe
cours de gym (vue depuis notre chambre)
Cette fois, nous sommes vraiment en Afrique , va falloir s'habituer !
Comme nous logeons sur la langue de barbarie (une fine langue de terre séparant le fleuve sénégal de la mer) et que celle ci est relativement loin du centre ville, nous utilisons souvent les transports en commun. Commençons par le fameux bus que vous avez déjà vu en photo ! En général, les touristes ne le prennent pas, alors quand nous sommes dans ce genre de bétaillère bondée, on nous observe comme si nous étions des extraterrestres. Au bout de quelques jours, nous sommes bien connus, le vendeur de ticket nous appelle par nos prénoms. Il nous a à la bonne, le v'là qui veut nous faire bouffer son thiéboudiène (riz poisson) sorti de sous un banc ! Nous sommes aussi de bons clients pour les « clandos », des poubelles sur roues qui étaient jadis des R12, 404, 204....On monte à 7 là dedans, heureusement le trajet n'est pas long, ces engins ne sont autorisés à rouler que sur la langue de Barbarie. Les portières tiennent parfois avec des fils de fer, on voit la route défiler sous les pieds, mais ça roule. Plus classe, il y a le taxi, mais ce n'est pas un gage de sécurité, une nuit vers 3h, on a perdu une roue et on a fini ..à pied. De jour, circulent des calèches, pas mal pour voyager le nez au vent. Comme on paie le même prix que les africains, le cocher est frustré, du coup, il réclame un cadeau pour le bourrin ! Je vous jure qu'ils ne manquent pas d'air ici !
clando
taxi
terminus des clandos
Evidemment, on ne se prive pas non plus de la marche à pied, et là, faut pas craindre ni la fange, ni les odeurs. C'est dur à décrire une odeur, à part pour P. Suskind (Le parfum), mais il y a ici plusieurs quartiers où l'on peut faire un véritable voyage olfactif. En 2 mots, ça pue grave. A 100 m de chez nous, sur une décharge, on voit régulièrement des gosses qui fouinent dedans, à la recherche d'une boite de conserve pas trop déglinguée, d'une bouteille....Ils accourent vers nous, fiers de nous montrer leurs trouvailles.
Il y a du monde sur les tas d'ordures ! Les ordures, c'est vraiment un problème en Afrique
Une plage qui pourrait être belle...
Et puis, il y a les endroits où on conditionne le poisson, alors là, par 35 degrés, c'est assez atroce aussi.
séchoirs à poissons
Dans la nuit du 7 au 8 Janvier, une vague énorme est arrivée et a détruit l'endroit où les femmes des pêcheurs font cuire le poisson dans de gros chaudrons, avant de le saler et le faire sécher au soleil.
Elles ont bossé fort plusieurs jours durant pour tout remettre en place et vont pouvoir reprendre leur activité. Aujourd'hui, les pêcheurs ont pu aussi ressortir, après un arrêt forcé de plusieurs jours, à cause d'une mer trop agitée. A leur arrivée, c'est un spectacle bien animé et...authentique. Une foule dense est déjà là lorsque les bateaux accostent. De loin, on ne voit que des taches de couleur, en se rapprochant, on voit que ce sont les boubous colorés des femmes qui attendent patiemment. Ce sont les femmes des pêcheurs qui viennent récupérer leur part. Il y a aussi des hommes, certains font la sieste dans leur caisse qui servira dans un moment à trimballer le poisson. Les hommes en effet en assurent le déchargement et le transport. Le contenu d'une pirogue est divisé : ¼ pour le propriétaire du bateau, ¼ pour le propriétaire du moteur, ¼ pour le propriétaire du filet, ¼ pour les pêcheurs. Bien entendu, au cours du transport, des poissons tombent et restent à pourrir au sol, d'où l'odeur. Prenez celle de chez le poissonnier Ordralfabetix, (vous vous souvenez, son poisson qui vient de Massillia en char à boeufs....) et mettez là à la puissance 10. Vous aurez une idée de celle qui sévit ici. Une effluve de poisson avarié tellement nauséabonde et tenace que plusieurs semaines plus tard, on frémit encore de la rencontrer.
Top, les chaussures !!!
Le départ en mer est aussi un beau spectacle. Parfois, certaines pirogues ont du mal à passer la barrière de rouleaux. Aujourd'hui, nous faisons une grande balade sur la plage. Le but est d'aller jusqu'à la brèche, l'endroit où, le fleuve communique avec la mer.
La brèche de la langue de Barbarie
Saint-Louis est menacée par la montée des eaux, elle aura les pieds dans l'eau si rien n'est fait dans une dizaine d'années. La ville, située à l'embouchure du fleuve Sénégal, a vu la mer avancer dans le continent de 300 mètres depuis 1930.
Les pêcheurs, environ 4 000 équipages de pêche artisanale qui constitue l'économie principale de la ville côtière, se rendent bien compte qu'il faudrait aller vivre plus loin dans le continent. Pour lutter contre la montée des eaux du fleuve Sénégal qui menaçait aussi la ville, les autorités ont ouvert une brèche le long du lieu-dit la Langue de Barbarie. Il y a dix ans, cette brèche était de quatre mètres pour permettre au trop-plein du fleuve de se déverser dans l'océan Atlantique. Mais c'est la mer qui s'est engouffrée dans le continent, détruisant plusieurs campements, créant une brèche agrandie, qui est actuellement de cinq kilomètres ! Une véritable catastrophe écologique.
La dibiterie, c'est un genre de boucherie, où on peut faire cuire la viande
Le couturier, qui a réparé notre tente
Le dénommé "pap", qui a soudé le rétro du vélo, sympa le gars...mais sa réparation a tenu une demi journée !
Le salon de coiffure, avec la photo du marabout....pour porter chance ?
Le plombier ! S'il travaille aussi bien qu'il écrit, va y avoir des surprises....
Le sculpteur, il n'utilise que des parties de vélos pour faire des masques et des tas de sculptures