• Enteteroulemaloute 5
  • 29 Avril 2017
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Nous nous posons 2 jours à Arica, dont le monument le plus inattendu et aussi le plus admiré est l'iglesia San Marcos, de style gothique, oeuvre de Gustave Eiffel (Cocorico!!!!!). Elle est entièrement en fer moulé peint, seul le portail est en bois.

eglise

La côte autour d'Arica est très sauvage et déchiquetée, on y voit des otaries et des colonies de pélicans.

enfanr
otarie
pelbateau

6 Septembre: Finie la rigolade! Prenons la route pour monter sur les hauts plateaux....on va se taper 4000 mètres de dénivelé d'entrée, ce qui risque de bien nous calmer...

depart arica

Admirez la photo qui suit, où nous apparaissons encore tout fringants.

Nous roulons sur un long ruban gris qui mène à La Paz, il y a peu à voir: à droite une ancienne voie ferrée au milieu de rien, à gauche, pareil, mais sans la voie ferrée.

Le soleil est brûlant, mais une légère brise nous pousse en direction d'un hâvre de paix: un monastère mystico, écolo, philosopho indianisant. Nous sommes accueillis par Padma et Siddharta (c'est pas une blague) et logeons dans une très agréable petite maison en adobe, après avoir dégusté un repas végétarien, cela va de soi..

truly
7 Septembre. La route grimpe au milieu d'un paysage âpre et aride, notre chargement ne nous autorise pas les excès de vitesse! Les routiers sympas s'écartent largement en nous doublant, mais ont la fâcheuse manie de pisser dans des bouteilles qu'ils jettent le long de la route, ce qui nuit un peu au décor.

Ce soir, nous nous offrons notre 1er hôtel "1000 étoiles", avec soupe, pâtes et tisane au poisson, car si nos calculs sont bons, nous ne reverrons pas la mer avant 180 jours...

tente

8 Septembre. Tandis que l'on gravit les zigzags de la route Chile 11, les cactus candélabres sont notre seule distraction. Ils poussent de 5 mm par an, certains font 5 mètres de haut, z'avez plus qu'à calculer leur âge! Ils donnent un bois très dur dont les habitants se servent pour la construction, ce qui explique le déclin de cette variété.

ancactus

Nous pensions faire étape dans une petite auberge, mais le bougre n'a rien à manger et nous propose de planter la tente chez lui pour 7 euros (une somme pour ici). Nous déclinons son offre mais en profitons pour lui taxer 4 litres d'eau et campons quelques centaines de mètres plus loin .

9 Septembre. Fidèles à notre devise "no sun, no go", nous attendons que le soleil réchauffe notre habitation et nos vieux os pour mettre le nez dehors. A 3000 mètres, la nuit fut fraîche, mais l'eau n'a pas gelé dans les gourdes.
Le paysage est plus varié, au fur et à mesure que nous nous approchons de l'altiplano, les cailloux font place à de nombreux bosquets d'épineux et nous photographions notre premier guanaco (enfin, on l'a identifié comme tel, mais ne sommes pas encore experts en la matière).

guanaco

Nous sommes un peu surpris par la pente de la route, souvent un bon 7% qui nous casse bien les pattes. Tout à coup, dans une courbe, nous dominons le village de Putre, et nous réjouissons à l'idée de nous laisser glisser jusqu'à notre lit, mais c'est sans compter sur les facéties des gens de la DDE qui nous ont réservé encore quelques belles grimpettes!
En ouvrant nos valises, nous constatons que notre beau stylo "Pilot Hi-tec point" a explosé à cause de l'altitude, mais fort heureusement pas nous! Il faut dire que nous turbinons à la tisane de coca et de chachacoma, bonne pour la digestion, l'altitude, les règles douloureuses, la neurasthénie et l' impuissance...avec tout ça, nous voilà bien!

10,11,12 Septembre: Nous avons établi notre camp de base (3530m) dans une bonne petite auberge. Il fait plus chaud dehors que dedans, mais nous avons la télé non stop dans la salle de restaurant: hier soir, match de foot, les Chiliens ont mis la pâtée aux Colombiens, pour nous le spectacle était surtout dans la salle... et ce matin, nous avons pris le petit déjeuner en compagnie de Julio Essuie glaces, super! Du coup, nous resterons 3 jours ici, le temps de nous acclimater à l'altitude, mettre à jour le site, (eh oui, c'est du boulot, surtout pour vous faire passer de belles photos!) et surtout visiter l'inoubliable Parc Lauca.

C'est un émerveillement permanent, ce parc renferme plusieurs volcans, et la superbe laguna Cotacotani scintille entre les coulées de lave et les cônes de cendre.

laguna

Le volcan Parinacota et son voisin Pomerape se dressent majestueusement vers le ciel, tous deux encapuchonnés de neige.

Notre guide nous a raconté que pour le peuple Aymara, le Parinacota (6350m ) symbolise l'homme, et le Pomerape la femme (eh oui, il est un peu moins haut, avec ses 6280m) . Encore actuellement, les jeunes époux Aymaras célèbrant leur union avec force pisco, se souhaitent d'être fidèles jusqu'à avoir la chevelure aussi blanche que ces volcans.

Côté Bolivien (nous sommes à la frontière entre Chili et Bolivie), le Sajama resplendit au dessus du lac Chungara qui est le lac volcanique le plus haut du monde (4500m). Si vous pensiez que c'est le lac Titicaca, vous avez tort, mais le lac Titicaca est navigable, lui.

parinacota rt pomerape
reflet parinacota
sajama

La légende du Sajama

"Dieu est loin et nous devons négocier avec ses intermédiarires les montagnes"
Les sommets des Andes ont toujours eu leur place dans les légendes de l'Altiplano. Voici la plus connue, celle du Sajama, volcant culminant à 6500mètres que l'on rencontre sur la route du Chili:
il y a bien longtemps,se déroulait une guerre impitoyable entre les montagnes qui poursuivaient le mème rève: être la plus haute!
"Pacha" le créateur , fatigué de ces querelles, ordonna la fin des hostilités. Au moment de la trêve, l'Illimani était le grand vainqueur, mais son voisin ambitieux contesta la victoire. Troublé dans son sommeil, "Pacha" décida de punir l'insolent en lui coupant la tête. Il fit tourner sa terrible fronde.
Tous les sommets impressionnés, sauf un, se firent tout petits et entendirent alors le sifflement du projectile et le terrible fracas de l'impact. Lorsque la poussière disparut, il manquait toute la partie supérieure le l'imprudent.
Sa tête reposait bien loin sur l'Altiplano et les hommes le nomment aujourd'hui SAJAMA, c'est à dire: l'éloigné de Aymara.

Le village de Parinacota n'est pas surpeuplé, il y vit 4 familles. L'église coloniale est le joyau du village, l'intérieur est couvert de fresques surréalistes.

fresque.eglise parinacota

La faune est exceptionnelle: d'élégantes vigognes entrain de paître au milieu des bofedales (marécages), des viscachas (sortes de chincillas) jouant dans les rochers, canards et flamands roses.... Nous n'avons cependant pas vu Zorro. Zorro, c'est le renard.

P1000111vigogne
bebelamaoualpaga
canard
viscacha

La flore est aussi étonnante. Le laretia compacta, vert vif, est une mousse très dense et dure comme le roc. Les Aymaras utilisent une pioche pour fendre le laretia mort dont ils se servent comme combustible.

P1000094larieta
Bref, nous en avons pris plein les yeux!

Nous allons partir demain sur les pistes et il nous a fallu étudier soigneusement le parcours: points d'eau, ravitaillement et emplacement des refuges pour passer le moins de nuits possibles en tente (il fait dans les - 20 degrés en ce moment la nuit)

19 Septembre: allons essayer d'écrire quelques lignes depuis le seul ordi de la ville, celui de la douane, qui, lendemain de fête nationale, fonctionne comme la douane, au ralenti. Les comprimés contre le mal de cabessa traînent sur les bureaux.
Le 13, donc, nous quittons le dernier patelin civilisé, arrivons sur l'altiplano, plus alti que plano, puisque nous naviguons sur un terrain vallonné, entre 4200 et 4500 m, c'est le bonheur de pédaler ici, on ne sait pas où regarder, les vigognes prennent leur petit déjeuner à droite, un troupeau de lamas et d'alpagas à gauche, et en face, les sommets enneigés scintillent.. Nous nous arrêtons souvent pour faire des photos, et nous rencontrons une brave femme qui vend sur le bord de la route des produits made in casa, ponchos, pulls, le tout realisé sur son métier à tisser, pendant les longues journées d'hiver où il ne doit pas faire bon mettre le nez dehors. Nous allons dormir chez elle. La cour ressemble à une décharge publique et nous craignons que les bestioles aient pris possession de la chambre avant les locataires...mais surprise agréable, nous avons des draps propres et une descente de lit en poil de lama...home made...En passant la soirée groupés autour du poêle, nous dégustons un steak d'alpaga délicieux, mais la bête a du beaucoup courrir, car même après tous les efforts de Ximena pour l'attendrir en le frappant avec une pierre, il reste ferme!

Le 14, jour de grande forme, nous avons doublé 92 camions, juste avant de franchir notre premier col, à 4660m.

En fait, ces camions étaient arrêtés pour des formalités douanières!

Nous autres n'avons pas franchi la frontière (Chili/Bolivie), mais avons quitté l'asphalte pour des pistes tres peu fréquentées, longeant la Bolivie, et c'est là que tout a commencé....le sable, se dit arena, et qui dit arena dit plus ou moins grosse galère, en tout cas beaucoup de poussage! Apres une halte dans des thermes...des bassines naturelles où passe de l'eau quasi bouillante, alors qu'il souffle un vent terrible (pas de chance, internet fonctionnant mal, vous ne nous verrez pas tout nus...), nous sommes arrivés sur une autre piste, surchargée en camions transportant du borax et qui nous ont fait bouffer une poussière bien indigeste...C'est ainsi bien maquillés que nous sommes arrivés, à la nuit tombante, à Guallatire, bled ravitaillé par les corbeaux..., mais qui possède une belle église (tous les patelins possèdent mas o meno une belle église!

eglise guallatire

Là, nous avons fait une grosse fiesta dans le refuge, le taulier a sorti la guitare et avec sa voíx de tenor nous a joué quelques sérénades, l'alcolo du village s'est radiné avec un tourne disque des années 60 et tous ses disques vinyls 45 tours, et le voici transformé pour l'occasion en super D.J! Quelle rigolade! 

Du coup, nous sommes restés un jour de plus et en avons profité pour aller grimper un col á 4402m, sans bagage, mais avec de l'arena presque tout le long. Vous vous souvenez de ce que veut dire arena? Bon, il n'y a que les chasseurs de cols qui peuvent comprendre ce genre de plan...

Ensuite, nous sommes partis sur une piste complètement déserte, en 2 jours, n'avons vu qu'une bergère, un brave vieux qui nous a indiqué une source et un 4x4.

vieil hommede source

Nous avons dormi sous tente (-6 dans la tente)

camping surire

et la nuit suivante dans une maison abandonnée...et là, nos 2 squatters se sont endormis bercés par Mozart l'Egyptien, la classe...

maison abandonnee

Bien reposés, nous avons attaqué une magnifique descente qui nous a conduit à un autre passage frontiere. Nous allons donc nous retrouver en Bolivie et nous diriger vers le desert d'Uyuni et le Sud Lipez, régions magnifiques, très fréquentées par les touristes en 4x4, mais nous ne sommes que des 2x2, pas très rapides et si nous ne passons pas dans la ville d'Uyuni (très probable...)nous n'aurons pas Internet avant longtemps... San pedro d'atacama, c'est encore loin? tais toi et roule!

20 Septembre : que de conneries racontées sur ce site...nous avons internet ce soir, alors on va continuer de raconter la journée d'hier. Nous étions à Colchane (Chili) et nous voulions passer la frontière, mais la douane bolivienne était fermée. Nous sommes passés quand même, sous la barrière, mais immédiatement ce fut le choc, ville horrible, que de la poussière. Nous sommes revenus côté Chili pour dégoter une pauvre boîte de sardines et utiliser le pauvre ordinateur du très aimable douanier. Pour tout remerciement, le brave homme s'est vu délesté de sa bouteille de jus d'orange que nous avons emportée!
Pas de panique, nous ne sommes pas encore réduits à commettre de si petits larcins, nous avons rapporté ladite bouteille lorsque nous nous sommes aperçus que la nôtre était soigneusement ficelée sur le porte bagages. Mais entre temps, un vent terrible s' était levé et c'est arcboutés sur nos engins, suant sang et eau, que nous sommes revenus présenter nos excuses et l'objet du délit! Voilà, c'était l'anecdote du jour...
Ce serait dommage de louper le marché de Pisaga, très coloré, vendeurs et acheteurs arrivent de tous les villages voisins.

femmes
femmes au marche
medic.

cherchez bien, il y a sans doute quelque chose pour vous...

Bien amusants les apprentis sorciers qui vantent tous leurs remèdes, de la graisse de chats aux serpents baignant dans un jus peu ragoutant..non merci, nous n'avons besoin de rien, nous sommes en pleine forme, nous avons juste pas envie de faire les 80 km de piste terrible qui suivent...Pas de problème, nous voici embarqués dans la benne d'une camionnette, et bien nous en a pris , car il nous a fallu 4 heures en camionnette, la piste étant infäme, totalement défoncée et sablonneuse.
Voici le moment tant attendu : pédaler sur le salar !