• Enteteroulemaloute 5
  • 29 Avril 2017
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17 Octobre. Cette fois, le voyage est un peu différent car dans sa première partie, nous repartons dans des lieux connus, et  allons retrouver des gens rencontrés il y a 3 ans. En particulier dans une mission espagnole au milieu de nulle part, (non loin  du lac Turkana, au Kenya), puis chez Robert et Rosie en Ouganda. Il se trouve qu'un des moyens les plus simples pour rejoindre la mission, c'est par le sud de l'Éthiopie. Voici le pourquoi du comment nous atterrissons à Jinka, Éthiopie.

Avez vous déjà voyagé dans un avion à hélices ?  Le vol aurait été first class (pas de turbulences) si nous n'avions pas eu les oreilles pètées par les db d'un moteur vrombissant à plein régime. Nous avons atterri dans le mini aéroport de la vallée de l'Omo et nous sommes rendus dans le petit hôtel d'il y a 3 ans. Nous avons été immédiatement reconnus. Depuis le temps que l'on baroude, on commence à se sentir un peu partout "chez nous" !

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23 octobre. C'est l'arrivée à Turmi, après 3 jours de pédale sur une piste qui s'est bien dégradée. Soleil, nuages menaçants et grosses averses, heureusement esquivées. Nous avons fait étape à Key Afer, puis Dimeka. Là, coup de bol, une des premières personnes rencontrées c'est Amale dont j'avais fait une photo il y a 3 ans. Que d'émotion lorsque je la lui remets. C'est en sa compagnie que nous cherchons les autres "copines". Nous fêtons ça dans un bar à vin de miel, avec Dono, étudiant en anglais qui sert d'interprète. Un grand moment.

Sur la piste, nous croisons plusieurs enfants qui n'ont qu'un mot en bouche "caramelo", ce qui témoigne bien de la stupidité de touristes précédents qui distribuent à qui mieux mieux bonbons et argent dans le seul but de rapporter à la maison des photos des bons sauvages. Ont ils réfléchi une seconde aux conséquences ? Où est le premier dentiste ? Qui peut se le payer ? D'autre part dans les villages réputés pour leur marché, les parents ont tendance à ne plus envoyer leurs gamins à l'école, le commerce des photos étant plus lucratif. Il y a même une ethnie, les Mursi, qui pour plaire aux touristes se parent des objets les plus incongrus (fruits sur la tête et toute sorte d'objets ridicules), ce qui entraîne bien évidemment la disparition de leur propre identité et culture.

Pendant 2 jours, c'est repos, enfin... pas de vélo, c'est recherche de personnes pour distribution de photos. C'est impressionnant de voir comme ce petit geste leur fait plaisir. Et à nous aussi, il faut bien l'avouer.

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Nous avons du boulot pour les jours à venir..., retrouver ces braves gens.

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26 Octobre. Notre séjour à Turmi se prolonge. Abraham et Sheilo (avec qui avions tant rigolé en 2016) sont devenus de vrais jeunes hommes, ils sont très sympa, parlent maintenant un anglais parfait (et même 3 mots de français). Nous partons avec eux à un "Bull jumping", c'est-à-dire un saut de taureaux à l'occasion d'une cérémonie d'initiation. Le jeune sauteur s'appelle Moya, il a environ 25 ans. C'est aujourd'hui le grand jour pour lui, car il va passer "officiellement" de l'adolescence à l'âge adulte, s'il réussit le test du oukouli. 7 jeunes taureaux sont alignées flanc contre flanc. Moya se présente nu devant le village réuni et va sauter sur le dos d'une vache, puis sur l'autre,  d'une traite, parcourir la ligne d'échines. Et recommencer 4 fois. Avant cela, c'est la séance quelque peu surprenante de la flagellation. Pour prouver l'amour qu'elles portent à Moya, les jeunes filles de sa famille se font flageller par d'autres garçons avec des branches d'osier. Leur dos est complètement lacéré, mais elles ne bronchent pas.

 

27 octobre. Youpi, nous avons retrouvé la splendide Durka. Et réalité, c'est elle qui nous a retrouvés. Ayant appris que nous étions dans le coin,  elle vient nous retrouver à notre hôtel. Nous la suivons sans son village et passons de chouettes moments dans sa famille. Shelo est notre interprète, attitré désormais. Durka nous prépare un café dans sa hutte, un café fait avec juste l'écorce du grain, et servi dans une calebasse. Des moments délicieux, avec ces personnes qui sont à des années lumière de nos fonctionnements de pays civilisés...

 

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28 Octobre, c'est le départ pour Omorate, la dernière ville d' Ethiopie avant d'entrer au Kenya. Vers 14h, nous avons parcouru 70 km, sur un parcours majoritairement goudronné et descendant. Nous pourrions continuer, mais nous préférons faire étape ici car après c'est le grand  rien. Omorate, c'est aussi la dernière occasion de dormir dans une auberge dont  les Éthiopiens ont le secret et repartir avec des puces.

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29 octobre. À vrai dire, nous redoutons les 200 prochains km, car pour les avoir déjà parourus dans le passé, nous connaissons parfaitement les conditions. La vingtaine de km menant au poste frontière éthiopien, c'est un billard, très agréable. À gauche et à droite, des populations de Daasanech, des centaines de gamins qui sortent de partout. La tentation est grande d'entrer dans un de ces villages fait de pseudo maisons couvertes de bâches, mais ne sommes pas certains d'être bien reçus. Par chance, j'ai une photo prise il y a 3 ans représentant une douzaine de gamins, c'est le précieux sésame.... Évidemment, ça commence par beaucoup de stupéfaction et de cris lorsqu'ils se reconnaissent. Les hommes sont plutôt sympa et nous invitent à visiter, mais nous ne nous sentons pas trop à l'aise avec cette foule turbulente autour, quelques photos dans la boîte et hop, nous prenons congé. Une expérience assez spéciale quand même, avec une population pas trop habituée à avoir des blancs au village !

En Ethiopie, ils sont souvent désignés sous l’appellation péjorative Shanghilla, c’est-à-dire “Nègres”, “Individus à peau sombre”.
Les Dassanech se considèrent comme un peuple de pasteurs et, de fait, leurs valeurs, leurs rituels, leur organisation et le respect qu’ils nourrissent envers leurs troupeaux sont caractéristiques des sociétés pastorales. En dehors des rituels, ils ne mangent jamais de viande car tuer un animal est pour eux un gâchis insensé ; ils saignent cependant les vaches, comme d'autres ethnies du sud éthiopien (et les Maasai du Kenya)

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Puis c'est le fameux no man's land entre l'Éthiopie et le Kenya, où nous nous prenons un gros orage sur la tête. C'est plutôt une chance, car la pluie forte durcit le sable, il nous est donc plus facile de rouler

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Là faut bien aller tout droit, ne pas dévier à droite, car on entrerait au sud Soudan

 

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Incroyable, après cet orage inattendu, on roule presque sans problème, le Kenya c'est pour ce soir !