• Enteteroulemaloute 5
  • 29 Avril 2017
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En route pour le lac Victoria, le 4 ème lac le plus grand au monde

Alors là, les amis, on roule sur un bon asphalte, et le maillot jaune bat son record de vitesse. 72 km/h dans une belle descente. D’accord, avant, il a fallu se taper une sacrée montée, mais nous sommes contents, ça change de la piste où on s’est trainés lamentablement pendant des jours.

La région est très agricole, des femmes vendent leurs légumes au bord de la route, patates, choux, énormes, carottes, énormes, etc. Nous sommes environ à 2000 m d’altitude et entrons dans une zone de culture du thé. Ce sont des champs à perte de vue, dans lesquels on voit s’agiter des petits points. Ce sont des récolteurs qui ramassent les jeunes pousses des théiers, et les lancent dans une hotte portée sur le dos.

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Les théiers sont de petits arbustes, de la famille des camélias, qui poussent sur les flancs de collines et mesurent environ un mètre. Le champ est quadrillé de chemins afin de laisser passer les récolteurs

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Les feuilles sont ensuite transportées à la pesée, vidées en tas et on repart remplir sa hotte. Le salaire est fonction du poids récolté, c’est 1 euro les 10 kg, faudra y penser quand cet hiver, vous boirez un thé confortablement installés devant la cheminée. Malgré cela, les récolteurs ont l’air content de leur sort, ils ont un boulot. Il semblerait que les personnes travaillant dans la culture du café soient aussi hyper exploitées. A Kericho, nous restons un jour pour régler nos affaires courantes, lessive, courrier, et allons rendre visite aux ramasseurs de thé.

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Il pleut l’après-midi et fait froid le soir, pas trop, mais juste assez pour apprécier le feu dans la cheminée.

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Traversée d’enfants, ils n’ont pas de cartable, ils sont porteurs de bois. Ce bois sert de combustible pour l’usine de séchage du thé.

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Les petites maisons des récolteurs 

Obama land

Nous ne sommes pas loin du village de Kogelo où est né et enterré le père d’Obama, sa grand-mère y vit toujours. Un tour operator a eu l’idée d’y installer un « Obama safari » et un musée est annoncé. La région espère bénéficier des retombées de l’Obamania, pour l’instant, ils ont gagné l’électricité et un poste de police.

ao ouaiou ?

Nous sommes dimanche et c'est jour de messe, tout le monde est sur son 31 pour se rendre à l’église, anglicane, baptiste, catholique…..

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On entend les gospels et sermons jusque dans la cambrousse. Nous nous approchons du lac Victoria, et les champs de canne à sucre remplacent les champs de thé.

La région que l’on parcourt maintenant est très peuplée. On évite de mettre pied à terre, car à chaque fois, on se retrouve encerclés en 5 secondes. Mais parfois, on se laisse tenter, et on fait une pause pour se gaver d'ananas découpés ou pour ronger un demi mètre de canne à sucre... Traverser une ville de moyenne importance comme Kissi un jour de marché s’avère une chaude expérience. Des centaines d’yeux pour nous observer, autant pour nous interpeler, autant de téléphones portables pour nous mitrailler et beaucoup de motos pour nous ouvrir la route, ou nous suivre, tout ça dans une atmosphère bon enfant. D’ailleurs partout où nous passons au Kenya, la population se montre accueillante et gentille. Que ce soit en ville ou en campagne, on nous interpelle presque toujours avec un chaleureux « ao ouaiou », il nous a fallu plusieurs jours pour décoder. « ao ouaiou ?», cela veut dire « how are you ? », bon sang mais c’est bien sûr !

Le cauchemar de Darwin.

Vous vous souvenez de ce documentaire terrifiant où on voit de pauvres pêcheurs en train de chercher des têtes de poisson sur des tas de déchets d’une usine de conditionnement pour se nourrir ? Ils n’arrivent plus à pêcher le tilapia qui se fait bouffer par les perches du Nil introduites dans le lac. Vous avez peut-être aussi boycotté la perche du Nil depuis…Nous nous rendons dans un petit village du bord dulac. Nous lions contact avec un jeune, qui nous dit que pour rencontrer des pêcheurs, il faut aller 7 km plus loin, par une piste de sable profond, nous y allons en moto avec lui. Il s’appelle Bruno. Certes, dans ce patelin, ce n’est pas la grande richesse, mais la situation ne parait pas si catastrophique au final. Nous questionnons les habitants, ils ne semblent pas affectés, il y a de la place pour tous les poissons dans le lac, nous disent-ils, même s’il est vrai que les perches du Nil sont particulièrement grosses et voraces. Souhaitons que ce soit le cas….

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Retour de pêcheurs

Nous leur achetons des tilapias et allons les manger dans la famille du fameux Bruno, fort sympathique, lui aussi ! Nous rentrons en ville avec 2 autres tilapias pour le soir, que notre hôtelier nous fera griller. En ville, nous assistons à quelques scènes cocasses. Un gars perché sur une échelle qui peint la façade d’un supermarché avec un pinceau. Les taxis sont farcis à craquer : 4 personnes devant, 4 derrière, et, j’y crois pas, 4 personnes dans le coffre. L’Afrique, n’est qu’à quelques milliers de km de la France, mais croyez-moi, pour certains trucs, elle est à des années-lumière. Par contre, il y a un point sur lequel ils sont très forts au Kenya, c’est la gestion de son argent par telephone. Par exemple, le m’pesa. Dans n’importe quel patelin perdu dans le bush, il y a un m’pesa, une boutique où on peut retirer de l’argent liquide qu’une tierce personne vous a envoyé via son téléphone portable.

Nous arrivons maintenant en Tanzanie par une route qui n’est pas extraordinaire, le paysage est un peu plus sec. Les villes frontières ne sont jamais des villes de villégiature, et Isebania ne déroge pas à la règle, anarchie et poussière au rendez-vous. Les formalités douanières sont vite expédiées, le visa obtenu sur le champ, bye bye Kenya, à nous la Tanzanie.