Cette ville est définitivement géniale. Certains touristes vous raconteront qu’ils s’y sont sentis harcelés, pas nous. Avec la chute du tourisme, la vie y est dure pour ses habitants, alors bien sûr, on essaiera de vous vendre un tour en felouque, un tour de calèche, on vous racontera que le restau où vous vous rendez est fermé, pour vous emmener dans un autre qui donne des commissions. Il suffit de refuser poliment et on vous fout la paix. Et puis, si le type qui essaie de vous fourguer une horrible statue en toc arrive à ses fins, il pourra acheter son pain.
Nous buvons des coups dans les petits cafés du souk, acceptons un petit tour en calèche et surtout échangeons des sourires et des petits mots avec ces Egyptiens si sympas et communicants. Leurs cafés sont magnifiques ( ah le Café Oum Kalsoum (ou Oum Koulsoum) ! ), on peut aussi y fumer une chicha, et surtout flemmarder en observant la rue et discuter avec son voisin. S’il y a un sujet passionnant qui revient tout le temps, c’est le foot, et évidemment leur joueur favori est Mohamed Salah. Mais en foot, on est des billes.
Une visite au souk est aussi incontournable, c’est vraiment le souk.
Faire le plein… ( de culture ).
La ville regorge de temples, dont celui de Karnak, des édifices hors normes vraiment impressionnants. Ne comptez pas sur nous pour tout vous montrer et vous donner un cours d'Egyptologie, nous n'en sommes pas capables et on trouve tout sur internet. Let’s go pour une visite express, nous n'avons pas le temps de trier les photos, ce sera complété au retour...ou pas...
Le temple de Louxor était initialement relié au premier pylône du Temple de Karnak par une allée longue de 2,5 km et bordée par 700 sphinx à têtes de béliers, traversant ainsi toute la ville de Thèbes. Aujourd’hui, seules les extrémités de ce dromos subsistent et une petite partie au centre a été restaurée.
Karnak, un guide esseulé finit par rire de me voir lui échapper. Une vraie partie de cache-cache entre les colonnes, et il y a de quoi faire :
Ici, les Roulmaloute se la jouent devant les colosses de Memnon. Nous sommes partis de bonne heure ce matin, avant que la procession des cars ne se déleste de ses occupants pour quelques heures tout au plus, à suivre les mêmes guides dans les mêmes temples, les mêmes tombes, en troupeaux plus ou moins sérieux et attentifs.
Medineh Habou, un gardien fort occupé par son smartphone :
Une équipe travaille dûr à la restauration du temple de Ramses II :
Que de boulot, surtout avec les moyens dont ils disposent. Ils ne remettront pas en place le colosse brisé de Ramses II, dont le visage mord la poussière, la distance d'une oreille à l'autre est de 2m, la largeur des épaules de 7m, la hauteur totale était de 17m. Tout le granit utilisé pour la construction de ces temples provenait d'Assouan et était acheminé par bateau.
Hatchepsout aux lignes si pures mais impossible à photographier correctement car il est déjà trop tard, des touristes sont là :
Ici, Anubis, dieu à tête de chien, patron des embaumeurs et important protagoniste du Livre des morts des Anciens Égyptiens, règne de son trône funéraire sur cette fresque hiéroglyphique ornant l’un des murs de la chapelle qui lui est dédiée :
Les tombes des pharaons dans la vallée des rois nous laissent sans voix. S’il ne fallait visiter qu’un site ce serait à coup sûr celui là. Nous enchaînons sans précipitation la visite de 4 tombes ( soyons fous ! ), il y aurait tant à raconter sur ces merveilles.
On commence par la tombe de Ramsès IV, stupéfaits par son corridor de 66m entièrement décoré, on termine avec celle de Ramses VII longue de 117m, 117 m de pure beauté.
La vallée des reines.
Au check point, les flics nous arrêtent, mais pour faire des selfies. Certains veulent essayer les vélos. ils se photographient, ils pausent pour que je les photographie alors que c’est strictement interdit, bref, en quelques minutes, c’est le bazar complet.
Du coup, ces cons nous mettent en retard et nous ne visitons pas de tombes, pas grave, on a notre dose. On dénombre ici aujourd'hui 98 tombes et la plus belle d'entre toutes, la plus renommée, la plus connue est, sans doute aucun, celle de la belle Nefertari.
Grande épouse du pharaon Ramsès II, d'une beauté éclatante, elle était parée de titres éloquents. "À la cour d'Égypte, on l'appelait 'Mout la Belle' ou encore 'Mout la Divine', mais son véritable nom était Nefertari. On le traduisit par "Celle qui appartient à la Beauté", "Sa belle", "La plus belle de toutes", "La plus belle d'entre elles". À sa mort vers -1249, Ramsès fit construire dans la Vallée des reines la plus belle tombe que l'on ait découverte à ce jour en Égypte.
Installée dans la nécropole de Thèbes, la sépulture de 520 mètres carrés a été mise au jour en 1904 et a révélé des détails somptueux. Ses couloirs et ses murs sont en effet décorés de fresques qui ont su garder leurs couleurs et leur vivacité, dépeignant la reine Néfertari ainsi que son entourage dans des scènes du quotidien mais représentant aussi les dieux chers à l'Egypte antique.
Visiter cet endroit, également connu sous le nom de "Chapelle Sixtine de l’Égypte Ancienne" n’est malheureusement pas à la portée de toutes les bourses. Les fresques murales sont si fragiles que la tombe n'accueille pas plus d’une centaine de visiteurs par jour, qui doivent, pour ce faire, payer le prix fort, 60 euros pour 10 minutes.
Nefertari : la plus belle des tombes pour la plus belle des reines.
ça a l'air tellement beau...cette vidéo est celle de Curtis Ryan Woodside, acteur et réalisateur de cinéma. Bonne visite
Juste avant de rentrer, alors que nous marchons dans un pâté de maisons qui ont l’air abandonnées, Saïd nous propose d’entrer. Sa maison ( peut on appeler cela une maison, tout est défoncé, on dirait un squat ) est construite sur des tombes ( des tombes d’artisans qui construisaient les tombes des nobles…). Cette colline est truffée de tombes, toutes n’ont pas encore été explorées. Sous Moubarak, Saïd a été expulsé, mais sous Morsi, il est revenu. Dans une tombe, il a installé son petit atelier, il réalise des statuettes, et Fatima les peint. Les statuettes partiront dans une petite échoppe pour être vendues, ou pas. Une tranche de vie très émouvante racontée par de belles personnes Saïd et Fatima nous ouvrent leur porte et leur coeur. Voilà, fini pour aujourdhui, demain nous nous levons à 4h.
S'envoyer en l'air
Les roulmaloute partiront ils en croisière ?
Après 3 jours très actifs mais ô combien intéressants à Louxor, nous apprenons que les flics sont de plus en plus sur les dents et qu’ils bloquent de plus en plus les cyclo voyageurs. ( Nous avons été obligés de faire la route Marsa Alam Louxor en bus, grrrrr…., des américains ont été bloqués à Assouan, bref, c’est la totale. Le motif étant vraissemblablement l'attentat contre 7 coptes au début du mois ). Nous pourrions rester encore quelques jours ici, tellement il y a de choses à voir, mais à force de traîner, nous aurons bientôt un problème de visa. L’idée nous prend de feinter la police qui contrôle la sortie de Louxor en remontant un bout du Nil en bateau. Felouque, pas possible, hors budget. C’est parti pour un long démarchage auprès des immenses bateaux de croisière. Plusieurs tentatives infructueuses, complet, puis le Movenpick nous embarquerait, mais à un prix Movenpick. Les Roulmaloute veulent le beurre et l’argent du beurre. Mohamed qui travaille sur un bateau propose de nous aider. Revisite de plusieurs bateaux, sans succès, Mohamed baratine, baratine pourtant. Dans son jargon, quelques mots n’échappent pas à ma perspicacité ( hi hi ), comme « franza », « agala » (vélo) et « felouz » ( argent ). Sans doute raconte t il qu’il a là 2 couillons de français qui voyagent à vélo, rapias de surcroît. Enfin, bingo, il décroche le gros lot, rendez vous demain 13h pour embarquer sur le Sun Times à prix canon. Félicitations Mohamed, qui repart avec une pourboire qui le met en liesse. Le lendemain, nous voici au rendez vous. Mais il y a un hic, le bateau n’est pas là. Saleté de Mohamed, il nous a fait un coup foireux !