• Enteteroulemaloute 5
  • 29 Avril 2017
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Du 4 au 11 Septembre

lonNous empruntons maintenant l' US 50, baptisée The Loneliest Road in America "Route la plus désolée d'Amérique". C'était la route du Pony express.

Il avait suffit qu'un journaliste (c'était, dans son esprit, une opinion péjorative), baptise ainsi la route dans une grande revue, pour que les habitants du Nevada, rompus à toutes les astuces permettant d'améliorer leur condition, sautent sur l'occasion : bientôt, la promotion de la route commence, grâce à ses panneaux, à un dépliant nommé "Kit de survie sur la route US 50", qui indique les points d'intérêt, et des certificats prouvant qu'on s'est arrêté à chaque étape.

Projet de loi N°2 de l'Assemblée, Code de l'Etat du Nevada, soixante-quatrième session du Congrès, 1987, chapitre 71. (Adopté le 9 avril 1987).

PAR LE FAIT QUE, la partie de la route nationale N° 50 située au Nevada entre Ely et Fernley a fait l'objet de l'intérêt et d'une publicité nationaux comme étant la route la plus désolée et la plus stérile des Etats-Unis, et

PAR LE FAIT QUE, le peuple du Nevada souhaite exprimer sa fierté, et la reconnaissance du fait que la géographie le long de cette partie de route est une vaste et libre étendue de paisible solitude et de beauté; en conséquence,

LE PEUPLE DE L'ETAT DU NEVADA, REPRESENTE PAR LE SENAT ET L'ASSEMBLEE, ORDONNE CE QUI SUIT :

Section 1- La partie de la route nationale N° 50 située dans cet Etat entre Ely et Fernley est, de par la loi, nommée "Route la plus désolée d'Amérique".

Le Directeur de l'Administration des Transports :

1- Fera poser des panneaux notifiant cette dénomination sur toute cette partie de la route, aux endroits qu'il jugera appropriés,

2- Entretiendra ces panneaux de la façon qu'il jugera appropriée,

3- Acceptera chaque contribution qui pourrait être apportée par les collectivités locales et les organisations professionnelles situées le long de cette partie de route, pour aider à payer les coûts d'installation et d'entretien des panneaux dans leur territoire.

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Donc, voilà, nous commençons à faire tamponner le fameux livret, et espérons bien sortir indemnes de cette route, ce qui nous permettrait de recevoir le certificat attestant que l'on a survécu, un peu neuneu, mais amusant !

Nous avons renoncé depuis longtemps à questionner les locaux concernant le relief. Avec un gros moteur et un accélérateur sous le pied, c’est toujours plat… Mais nous possédons depuis quelques temps les cartes d’adventure cycling, ( livrées en poste restante car on ne les trouve pas dans le commerce), ainsi nous avons une idée du profil des routes. Et là, pour la route 50, c’est du sérieux !!! 13 cols à franchir sur environ 500 km, avec 3 villages sur le parcours, c’est tout. Pas question de s’embarquer sans biscuits ! La route 50 traverse un immense désert, et bien que les déserts, si bien décrits par Chatwin, soient les étapes du chant intérieur, nous savons déjà que nous serons contents d’en sortir. D’ailleurs, nous sommes un peu rétifs au campement au départ, tant on nous a dit de nous méfier des serpents à sonnette. Nous nous arrêtons à Major jonction, la première station service. Le patron, d’origine basque est con comme un balai, mais le serveur est sympa. Au petit matin, alors que nous sommes encore emmitouflés dans nos duvets sur la terrasse, il nous annonce qu’il a fait le café. 

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Major junction : un signe de notre passage sur un billet de 1 dollar, on donne dans toutes les conneries !

Par la suite, nous campons 2 fois, into the wild, c’est chouette et qu'est ce qu'on mange bien...

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Mais on sait faire aussi les bourges. Après nous être pris une bonne douche en descendant le Col connors, nous avons fait étape à l’hôtel Nevada dans la petite ville de Ely, A Ely :Dans le centre-ville, vous ne pouvez pas manquer l’âne-cowboy sur le côté de l’hôtel. Principal établissement d’Ely, depuis 1929, ce casino sympathique surplombe la petite ville du haut de ses 6 étages qui en ont fait le bâtiment le plus élevé du Nevada à cette époque. Il est resté longtemps l’un des plus grands hôtels de l’Etat et a reçu, à ce titre, la visite d’hôtes prestigieux tels que Gary Cooper ou Ingrid Bergman. Au rez-de-chaussée, le casino est un endroit extrêmement vivant et chaleureux avec sa profusion étonnante d’objets décoratifs surannés accrochés un peu partout. Ces hôtel casino, c’est le bon plan au Nevada. Ces hôtels sont bon marché, la bouffe est excellente, et pour peu que l’on sache résister au poker, bandit manchot etc…., c‘est une bonne opération.

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Salsa du démon !!!

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Petit déjeuner....d'habitude on mange des graines à moineaux.

Juste après Ely, Evelyne et Derick nous doublent, avec un sommet de plus à leur palmarès. Ils rentrent chez eux après un long week end. Une journée de voiture pour rentrer, ça renvoie à l'immensité de ce pays.

Quid encore des rencontres ?

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Bjorn, le suédois, qui va à Miami tout seul sur son vélo bien chargé. Nous aurions pu le rencontrer au pays de Gex, car il a travaillé plusieurs années au CERN. Si vous lisez le suédois, c’est ici.

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Nates, alors lui…..on vous le donne en mille….Il avance dans le même sens que nous, il arrive du Maine et va à San Francisco.

Ça fait 6 mois qu’il est parti. Il est à pied, et pousse une charrette. Les esprits chagrin vont encore nous faire le coup du mec cinglé etc… Nates n’est pas cinglé du tout, il est super bien, il réalise juste un rêve d’enfant. Son blog ici.

On voit aussi arriver un type en vélo, sans sacoche, sans gourde, mais juste après, sa femme en voiture nous donne de la glace, du jus de pomme, des fruits secs....et.....un drapeau américain. Merci Larry et Nancy, on n’a qu’une objection, c’est que vous n’alliez pas dans le même sens que nous !

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On croyait le tee shirt de Bruno flashy...

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Alors comment elle est cette route ??? Ben…déserte….

Pas de bruit, même pas le bruissement des feuilles…il n’y a pas d’arbres, pas d’ombre, pas de pépiement d’oiseaux, rien, la nature désolée, rocs, buissons rabougris, la solitude et le soleil implacable. On entend juste le bruit des serpents à sonnettes. Non, ça, c’est le soleil qui tape sur la cafetière…C’est vrai qu’il y a plein de serpents, mais on ne les a vus qu’écrabouillés sur la route. A mesurer l’étendue de l’isolement, On devrait être inquiets. Et bien non, cela nous plait. Depuis que nous avons quitté les zones touristiques, nous ne savons plus grand-chose de ce qui nous attend. C’est là tout le plaisir du voyage de découverte, quand on ne sait pas le matin ce que l’on va voir de toute la journée, ni ce qui nous sera servi après le prochain virage.

Nous sommes très heureux de parcourir cette route, mais c’est quand même un peu plus compliqué : bien gérer l’eau, la bouffe, ne pas craindre le vent, et surtout faire attention au soleil. Nous nous planquons du soleil en portant des vêtements longs et surtout, une casquette à large visière sous le casque.

Un jour, on avait peur de manquer d’eau, on a demandé à un pick up, les gars nous ont filé un jerrycan de 10 litres, ce qui nous a permis d‘allonger la soupe!

Les cols ne sont pas très pentus, mais il faut les avaler quand même ces 13 cols. En voici quelques souvenirs.

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Le premier de la série, on est encore frais. Il protège sa femme, faut qu'elle tienne le coup !

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Yes, on l'a eu !

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Rappelez moi combien de dents......dedans...

Pour terminer cet article ""Nevada", nous vous proposons une visite de station service...

Bienvenue à Middlegate, station à tout faire surgie au beau milieu du désert, après des kilomètres sans voir âme qui vive à l'horizon. Nous voici dans le Nevada profond. Nous voulons juste y boire un verre, voir le shoes tree (l'arbre aux chaussures) et finalement nous y passons la nuit.

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Bienvenue à Middlegate, le milieu de rien !!!!!!!!!!!

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Hue !!!!!

13 sept. C est aujourd’hui que nous quittons en finissons avec la route 50. Au final, il est vrai qu’elle est complètement désolée, mais nous y avons eu plus de circulation que ce que nous escomptions. Les véhicules y roulent trop vite à notre goût, et lors des croisements, on dirait qu’ils mettent un point d’honneur à ne pas ralentir et nous nous sommes fait serrer plusieurs fois.

Alors, à la question : est il possible de parcourir l’intégralité de la route 50 confortablement installés dans une chaise longue ?

La réponse : yes, oui Kahn ! (Mouais....)