• Enteteroulemaloute 5
  • 29 Avril 2017
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Mon cousin d’Amérique

Juillet 2016. Notre première journée de marche est courte mais sympathique. Les empreintes sont nombreuses sur le sentier au milieu du bush. Nous sommes tiraillés entre l’envie de voir des animaux et la peur de nous retrouver face à face avec un buffle au détour d’un acacia. Rien à signaler pendant la première demi heure, mais dès que nous arrivons dans une zone dégagée, les zèbres sont bien là, indifférents, nous apercevons des phacochères craintifs qui nous fuient, la queue bien dressée, un peu plus loin de magnifiques girafes nous observent. Et quand on est à pied, une girafe parait vraiment, vraiment grande.

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Alors que nous regagnons le village où nous créchons, un motocycliste propose de nous embarquer. Nous acceptons et engageons la conversation.

Comment t’appelles tu?

Il répond en donnant le nom de sa tribu : Loo.

Loo ? mais c’est la tribu d’Obama ?

Oui, il vient de mon village, au bord du lac Victoria. C’est mon cousin.

Ah bon, vraiment ?

Oui, vraiment, mais je lui en veux un peu car quand il est venu au Kenya, il n’est pas venu me visiter...Vous ne savez pas comment le joindre

Eh oui, la sempiternelle histoire en Afrique : Blanc = Rich

Riche = relations etc.etc.

Oh tu sais, l’Amérique, c’est loin, et puis nous, comme tu nous vois, là, nous avons fort peu d’entregent !

Nous parlons de choses et d’autres et entre 2 cahots, notre chauffeur nous demande pourquoi on n’achète pas une terre, comme beaucoup de blancs au Kenya. L’occasion de lui expliquer qu’il y a blancs et blancs, comme il y a noirs et noirs. Tu vois, Obama Loo circule dans une belle limousine aux US et toi, Jeremian loo, sur une vieille moto pourrie dans la brousse africaine. Et bien pour les blancs, c’est pareil. Ça le fait crever de rire.

Barack, si tu lis ces lignes, on te demande une faveur : tu devrais rendre visite à ton cousin, il est bien brave, cela lui ferait plaisir !

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Sur le mont Longonot, un sommet des origines du monde.

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La vallée du rift, cette faille africaine mondialement connue, qui s’étale sur 6000 kms depuis la mer Rouge jusqu’au Sud du lac Malawi, est célèbre pour être très certainement le berceau de l’humanité. Le Kenya, tout particulièrement, est un formidable pourvoyeur d’ossements humains millénaires, comme en attestent les découvertes de nombreux paléontologues. Les activités géologiques et volcaniques sont encore très intenses dans la vallée du Rift, puisque la faille s’élargit chaque année de 1cm et que de nombreux volcans sont toujours en activité. Situé à quelques kilomètres au sud de Naivasha, le mont Longonot est, lui, endormi depuis 1863, date de sa dernière éruption, et c’est ce stratovolcan que nous grimpons aujourd’hui. La montée est un peu rude, car très pentue. Nous poussons nos pieds entre quelques touffes de végétation, des herbes ressemblant à de la citronnelle. Culminant à 2776 mètres, le sommet du Longonot ne dépasse pourtant la plaine de Naivasha que d’à peine 800m. La caldeira est impressionnante de par sa taille. Quelques centaines de mètres nous en séparent depuis la crête sur laquelle nous cheminons. Nous n’y distinguons rien d’autre qu’une dense forêt vierge. Quelques fumerolles s’évaporant des parois internes nous rappellent le statut de cette montagne et nous indiquent que le volcan n’est pas éteint, mais seulement endormi.

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Nous parcourons tranquillement la circonférence, 7,2 km et s’il n’y avait pas de brume, nous pourrions observer en contrebas le lac Naivasha scintillant de ses serres blanches et brillantes. Ces serres pratiquent la culture intensives de roses qui à peine cueillies prennent la direction de l’Europe. A quelques kilomètres au Nord Ouest c’est l’Hell’s gate national park où nous étions hier. Il est réputé pour ses tours à vélo au milieu d’animaux en toute sécurité, et même pour quelques voies d’escalade. L’éclaircie finit par arriver, nous faisons durer le plaisir en contemplant cette plaine majestueuse, ce minuscule morceau de l’immensité africaine. Les monts Susua et Kenya sont en face de nous dans le lointain et la brume. C’est aussi pour eux que nous sommes là, c’est sur leurs pentes que nous tenterons de poser nos godasses d’ici quelques jours. C’est ce à quoi je pense en redescendant, un nuage de poussière volcanique autour des jambes, et un flot d’images déferlant dans mon esprit.

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Il y a des journées comme ça !

S’il faut une maxime pour résumer cette journée, ce sera : “ne jamais être trop sûr de soi avant de démarrer une journée de marche”

Ce matin, en partant, nous sommes convaincus que ce sera une journée tranquille. Un petit volcan à grimper, nous avons estimé le dénivelé, environ 600 m, ce sera une journée cool. Le ciel est voilé, il ne fait pas chaud, nous acceptons sans problème la cadence rapide de notre jeune guide, Jeremian. D’apparence très élégante, il parle bas et timidement. Il semble voler au dessus du sol tellement ses pas sont légers. Nous avons 3 tranches de bacon, la boîte de sardines, quelques bananes, et 2 litres d’eau chacun. Assez pour une journée tranquille. Jeremian n’a que dalle, à part son long couteau masaï, pour trancher le cou d’un léopard qui oserait nous provoquer sur le chemin. En réalité, le risque est quasi nul, ces bestiaux se déplaçant généralement de nuit. Après quelque distance à un rythme à faire pâlir “pocket rocket”, l’actuelle championne kenyanne du 10 000 m, voilà la pente qui se redresse, les nuages qui se déchirent, dégageant un magnifique soleil. Hips, va falloir lever le pied mon gars, ça va pas le faire à cette allure...On est déja dégoulinants de sueur et le gosier sec. Et si on buvait un coup ? Gling, un demi litre, Jeremian n’a pas soif. Il nous dit qu’un Maasaï, ça marche une journée entière sans manger ni boire, tant mieux, ça en fera plus pour nous. C’est reparti, et vas y, franchir une première crête, environ 1h d’efforts, et rapide déconvenue, redescendre d’autant. Un bruit devant dans les buissons. Frayeur. Nous avons seulement surpris une gazelle qui détale gracieusement. Un peu plus loin, des traces de hyène sur le chemin prouvent leur passage récent. Nous sommes maintenant dans une très large vallée qu’il faut traverser. Et là, nous voyons en face, très loin et très haut, le sommet du volcan Susua. On douterait presque de nous, il fait chaud et soif. Et si on buvait un petit coup ? Toujours pas soif Jeremian ? Toujours pas, tant mieux, ça en fera plus pour nous. C’est reparti, le sommet dans 2 heures dit notre guide z’ailé. Tranquille, c’est pas un petit volcan qui va nous impressionner quand même !

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2 heures plus tard, en pleine montée, que des arbustes, pas de sommet en vue. Autre maxime du jour : “ne jamais se fier aux estimations horaires d’un Maasaï”. La pause s’impose. Merde, cette fois Jeremian a le gosier en feu aussi. Bing, 1 litre d’eau en moins. L’heure tourne, nous sommes tentés de nous arrêter à un point de vue, mais c’est petit joueur, nous allons pique niquer au sommet. Un petit effort, et ça y est, nous y sommes. La vue est belle sur la caldeira, mais on n’a plus grand chose à faire du panorama. S’asseoir à l’ombre, libérer les pieds brûlants, boire, manger. 3 tranches de bacon, la boîte de sardines, les bananes à partager en 3, ça fait pas lourd chacun. Mais on n’a pas trop de temps non plus pour faire ripaille. On remet les chaussures, déjà. Descente raide, immense plaine à traverser, et crête à franchir à nouveau, on connait le programme. Dans la plaine, nous longeons quelques maigres cultures de maïs. Nous avons repéré de petites maisons à l’aller, nous nous y rendons, il y a toujours le thé pour le voyageur en Afrique. Sauf que là, rien, les habitants sont partis à un mariage. Quelle idée, nous sommes lundi ! Repartons, le moral dans les chaussettes, bientôt plus d’eau, on va sécher sur pied. Il y a longtemps qu’on ne sait plus ce que pisser veut dire. Alors qu’on pousse laborieusement nos pieds dans la pente ascendante, le souvenir de 2 oranges au fond du sac. On crève de soif, on a 2 oranges juteuses, et on est 3. Je vous jure, on a failli se planquer derrière un buisson pour se les manger en Suisses, mais une vague d’humanité nous a rattrapés, on a partagé avec Jeremian, bien coupées au couteau en parts égales. Finalement, ça bouffe et ça boit un Maasaï qui marche sous un soleil de plomb. Plus loin, on rencontre quelques congénères drapés dans leur couverture rouge à carreaux et poussant un troupeau de chèvres, rapide salut, pas trop envie de taper la discut., la route est encore longue, le soleil commence à décliner, encore une paire d’heures et le léopard va entamer sa sortie quotidienne. Faut accélérer, mais les batteries sont à plat, no more energy. Les pieds crient au secours. On rêve de quitter ces satanées chaussures, d’une boisson fraîche, d’une douche tiède. Peut être qu’un grand bol de sang de boeuf ou de chèvre pourrait nous remettre d’aplomb, c’est ce que prétend Jeremian. Non, merci, on préfère s’en tenir à la boisson fraiche, ou alors une tasse de thé. Un bon thé au lait bien sucré. On n’est plus qu’à 2 km environ, et là, nous sentons l’écurie en quittant le sentier pour une piste carrossable. Un jeune en moto nous propose un lift, que nous déclinons, ça fait petit joueur ! Finalement, après plus de 9h de marche, nous faisons une entrée au village la nuit tombante en nous trainant lamentablement. Nous sommes explosés de fatigue. Que cette journée fut dure, mais nous l’acceptons, même si c’est difficile pour notre corps. Nous sommes chanceux de vivre ces moments uniques, de les vivre en couple et de les partager avec nos rencontres. Alors, même si parfois perce la tentation de me demander ce que je fais là, ce que je suis venu y chercher, si je veux (me) prouver quelque chose, il me revient en tête la citation de Nicolas Bouvier. “ Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt c’est le voyage qui vous fait ou vous défait “.

PS : je l’ai sans doute déjà casée quelque part, mais elle fait toujours son petit effet !

Et si on se la jouait “explorateurs” ?

Il n’y a plus rien à explorer au Kenya depuis belle lurette. Ce pays éminemment touristique a été parcouru dans tous les sens .....On va quand même essayer de sortir des sentiers battus en allant dans un patelin dont on ne parle dans aucun guide touristique, au moins on échappera aux touristes moutons. Le touriste mouton n’est pas méchant, mais son instinct grégaire le pousse à se grouper avec d’autres individus de son espèce pour aller dans les sites où tout le monde va, provoquant une inflation des prix démesurée, et parfois même une déflation de l’intérêt de ces sites. On repère donc sur la carte Morijo, dans les montagnes Loïta. C’est parti en taxi brousse, à 7 dans la bagnole, à se faire balloter dans tous les sens pendant 3 bonnes heures sur une piste infernale. Surprise, Morijo n’est pas un patelin à proprement parler, c’est une zone pastorale sur un haut plateau, avec un habitat très dispersé. Le taxi s’arrête au “centre”, quelques baraques seulement. Rapide inventaire des lieux, tout le monde vient nous saluer gentiement, une dizaine de maasaïs dans leur couverture à carreaux, et une femme qui est responsable du dispensaire. Nous connaissons déjà tout le monde, puisque l’instit a fait le trajet avec nous, et Sam est le chauffeur de l’unique voiture du coin. Sam nous propose d’aller dormir chez lui.....ma foi, pourquoi pas....Nous remontons dans la voiture et déboulons dans la cour de la ferme, située au mileu de rien. 3 gamines jolies comme tout nous sautent au cou pour nous embrasser, elles sont folles de joie ! Sam a 32 ans, à l’âge de 19 ans, il a épousé Joyce qui lui a donné la première fille à l’âge de 14 ans ! Maintenant Joyce a 26 ans, et ils ont 6 filles....Nous sommes bien entendu invités à partager les repas avec eux. Heureusement, nous n’arrivons pas les mains vides, nous avons eu la sage idée d’acheter moult fruits et légumes dans la ville précédente. Tout le monde est très étonné de nous voir préparer de grosses salades de légumes. Les maasaï n’ont pas l’habitude de ce type de nourriture, la leur étant essentiellement basée sur le sang (bu à même la jugulaire de l’animal), le lait, la viande. Au final, tout le monde se régale, la salade de fruits fait un tabac, les enfants ont déjà eu un avant goût avant de se mettre à table, car ils ont sucé consciencieusement toutes les épluchures. La journée, Sam part faire sa journée de taxi, et nous partons balader à pied avec son ami Elliot, un garçon plus qu’adorable. Elliot nous apprend à faire du feu sans allumette, en frottant 2 morceaux de bois, nous lui apprenons les rudiments du jardinage. Lui et sa femme ont essayé de faire un jardin, mais c’est une catastrophe. Les massaï sont de bons éleveurs mais de piètres agriculteurs. Bref, nous vivons des moments intenses et heureux. On a même été invités à voir la demi finale France Allemagne sur une petite télé en 12 V, c’est vous dire qu’on ne manque de rien. On ne resterait quand même pas trop longtemps dans ce trou, aussi nous repartons avec Sam par la même piste infâme, avec cette fois une dizaine de poules dans le coffre qui ont trouvé moyen de se soulager sur nos sacs à dos. Je vous le dis, la prochaine fois, on part en club vacances 4 étoiles. Ils ne sont pas cons les touristes moutons.

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La famille

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Le troupeau

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Un vrai bon Maasaï qui sent la vache. Méfiez vous des imitations.

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Eliott, un vrai bon Massaï qui nous taille le chemin à la machette.

Ascension du Mont Kenya

Le Mont Kenya est la plus haute montagne du Kenya (5199 mètres) et le second sommet d'Afrique derrière le Kilimandjaro (situé en Tanzanie). Le Mont Kenya (du Kikuyu Kirinyaga signifiant selon certains “montagne de l'autruche” et “montagne brillante” selon d'autres) possède trois principaux sommets : les pics Batian (5199 m) et Nelion (5188 m), et la pointe Lenana (4985 m). C'est à cette dernière que nous nous attaquons, les deux premiers sommets étant réservés aux alpinistes confirmés, itinéraires d’escalade pure assez difficile. Situé à peine à 300 kilomètres du Kilimandjaro, le Mont Kenya reste dans l'ombre de son voisin. Il n'a pourtant rien à envier au toit de l'Afrique !!!! En effet, avec ses sommets accidentés couronnés de quelques glaciers et ses pentes intermédiaires boisées, le mont Kenya représente l'un des paysages les plus diversifiés d'Afrique de l'Est. Le Mont Kenya jouit d'une flore endémique, à la fois alpine et tropicale. Près de 900 espèces ont été recensées. On distingue six étages de végétation, allant de la steppe jusqu' aux glaciers. Jusqu'à 2000m, le paysage est dominé par les cultures. On débouche ensuite sur la forêt vierge, qui s'étend jusqu'à 3600m environ. Les animaux qui peuplent le parc sont légion : des hyènes des perroquets, des babouins, des singes colobes, des buffles, des antilopes, des éléphants, des léopards...Pour protéger cet écosystème, le Mont Kenya est un parc national inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1997.

Découvert en 1849 par le missionnaire et explorateur allemand Johann Ludwig Krapf, le Mont Kenya est gravi pour la première fois par Halford Mackinder en 1899. Aujourd'hui, se rendre à la pointe Lenana n'est plus un parcours aussi engagé qu'à l'époque. Les connaissances de la montagne et les équipements sont bien meilleurs. Il faut dire aussi que les conditions météo ont bien changé. Tous les glaciers africains sont menacés de disparition. Au Mont Kenya, on recensait 18 glaciers à l'époque d' Halford Mackinder. 7 ont disparu depuis. Et la calotte glaciaire continue de fondre à vue d'oeil. On estime que plus de 40% de la calotte glaciaire a fondu depuis 1963.

Jour 1 : Départ de Nanyuki juqu’au premier refuge, old Moses.

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inventaire avant de démarrer

Le premier jour est facile. Depuis l’entrée du parc, nous marchons 3 heures en forêt pour atteindre le premier refuge à 3300 mètres. Nous y sommes accueillis par un bon thé, mais n’y dormirons pas puisque nous préférons l’intimité de notre petite tente aux grandes chambrées. Mais jugeant la nôtre trop petite, Sammy nous a monté une tente grand luxe. Nos voisins Diego et Nacho sont là pour grimper la pointe Badian par une grande voie d'escalade assez technique. Lorsque l’épais brouillard se dissipe, nous apercevons le relief qui nous attend les jours suivants.

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Jour 2 : en route pour Shimpton camp. Notre équipe se compose d’un porteur pour nos affaires, un cuisinier et le guide Sammy Wahome, qui a une toute petite agence à Nairobi, glacier safari trek, que nous recommandons. Diego et Nacho ont guide de haute montagne, cuisinier et plusieurs porteurs pour leur important matériel de grimpe. Diego est lui même guide de haute montagne. Nous marchons tous plus ou moins ensemble, à un rythme très lent. “pole, pole”, doucement, nous James (l’un des porteurs, 65 ans, encore obligé de galérer dans les montagnes pour gagner 4 sous) chaque fois qu’on tente d’allonger le pas. Au bout d’une heure, on se retrouve dans un environnement hallucinant, avec une végétation qui nous propulse dans un décor de science fiction. Nous découvrons, ahuris, un genre de plantes qui nous était totalement inconnu, notmment les lobélies géantes et les sénéçons. Very strange ! 

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Et voici que débute le bal des monstres :

Après une pause nouilles très agréable au bord d’une rivière, on continue la montée vers Shimpton Camp, 4200m, où nous arrivons en fin d’après-midi. Pop corn salé, biscuits, thé, avant le repas du soir, qui est délicieux. Au pied des pics du Mont Kenya, le refuge est vraiment bien placé. Les vues sur le volcan sont magnifiques, mais autant le soleil est violent la journée, autant les nuits sont glaciales. La nuit, n’est pas terrible, les 4 campeurs se pèlent dans leur tente totalement givrée, ce n’est pas si grave, puisque la journée suivante est programmée cool. 

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Visez un peu l'emplacement, juste sous le Mont Kenya 

Jour 3 : Journée d'acclimatation à l’altitude Bien que pour l’instant nous soyons épargnés par le mal des montagnes, une journée d’acclimatation est prévue. Nous nous contentons d’un petit 400m de dénivelé pour grimper sur sur une proéminence rocheuse, à droite du Mont Kenya. Une journée très conviviale avec nos 2 sympathiques espagnols. Sammy nous avait annoncé 2 compagnons “brexit”, mais il s’était trompé, quelle chance...

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Jour 4 : le grand jour

Nous avons négocié un lever à 3h 30, au lieu des 2h 30 prévues. C’est déjà assez rude, car il fait froid ! Nous quittons notre tente givrée et partons en pleine nuit après un rapide petit déjeuner. A ces altitudes, il est déconseillé de trop charger son estomac, la digestion réclamant beaucoup d’énergie. Nous perdons assez vite nos compagnons qui bifurquent pour leur sommet. La montée spécialement raide et le sol gravillonneux nous imposent une grande vigilance. Faire de petits pas et caler le mieux possible ses pieds sur les pierres stables. Eclairés juste par notre frontale, nous ne voyons pas grand chose, mais suffisamment pour deviner que nous cheminons sur une arête, certes large, mais il faut éviter de se vautrer. Au lever du jour, le froid se fait mordant, je ne regrette pas les 2 euros que j’ai mis dans l’achat d’une polaire supplémentaire au marché de Nanyuki. Pour 2 euros, je ressemble à un ours, mais je suis bien au chaud. Nous attendons le soleil pour faire la première pause. Notre guide nous informe qu’il nous reste 200 m de dénivelé, only. Only, mais à cette altitude, c’est encore beaucoup. Je lève la tête vers le sommet dont on ne voit pas la cime. Je l'imagine et lui donne rendez-vous pour tout à l'heure. A partir de là, l’ascension est beaucoup plus agréable, nous cheminons sur des rochers à peu près stables. Pole pole, c’est à dire doucement, doucement, nous continuons sur quelques traversées équipées telles des via ferrata, une échelle enfin nous donne accès au sommet. Nous sommes les seuls au sommet du pic Lenana !

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Qu’en est il de nos collègues espagnols, nous ne les voyons pas d’ici. Félicitations mutuelles, photo, boisson, pas le temps de traîner, car nous descendons par un autre versant et nous devons nous envoyer 2000 m de dénivelé. Je pense que la descente vers Chogoria est une des voies du Mont Kenya les plus riches en paysage. On peut y contempler une partie de la vallée du Rift, c’est très impressionnant. Imposants rochers, lacs aux eaux sombres... Après quelques heures de descente, on commence à quitter quelques épaisseurs, et nous repérons la nappe rouge posée sur l’herbe devant le refuge Mintos. Il est 11 h du mat, c’est là que l’on nous sert un petit déjeuner royal. Et enfin, une très longue marche au milieu des herbes puis dans une jolie forêt nous conduit dans de petites maisonnettes où nous passons une délicieuse nuit. Le lendemain, c’est sans souci et au milieu d’animaux sauvages que nous atteignons le point final de cette magnifique randonnée.