• Enteteroulemaloute 5
  • 29 Avril 2017
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« - Dis, c'est loin la prochaine douche? 

-Tais toi et pédale ! » (version hard de « roulmaloute» !)

9 Juillet. La première journée sur la Cassiar Highway est la journée des rencontres impromptues. La route se fraie un passage entre la forêt dense et un lac aux eaux sombres. Sur le coté est stationné un minibus et ses jeunes occupants nous offrent des fraises. Des fraises sur la Cassiar highway, vous ne pouvez pas savoir le goût qu'elles ont ! Sans doute les meilleures de notre vie.

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Un peu plus loin, la route est étroite et déserte à souhait. De chaque coté, la forêt dense. Sur le bord, est stationnée une forme noire et poilue. le moment tant redouté : il va falloir passer à coté de 300 kg de muscles avec des crocs et des griffes tout autour. Le décor et planté, voyons les acteurs. Le premier bloque les freins, attrape son spray au poivre, rabat ses oreilles et rentre la tête dans les épaules. Le second (le fou, celui qui a voulu venir lààààà, là où on va se faire bouffer, c'est sûr...) continue sa route, attrape son appareil photo, et caresse l'espoir de faire entrer la forme dans l'objectif. A ce moment précis, Baloo, paniqué d'avoir vu l'homme blanc, ou d'avoir entendu les clochettes qui tintinabullent, s'enfonce dans sa forêt ! Ouf, nos vies sont sauves pour cette fois. C'est quoi cette histoire de clochettes ? La veille de notre départ, notre famille nous a offert de belles petites clochettes Helvètes, des vraies de vraies, avec l'edeilweiss, pour nous protéger de toutes les bêtes féroces qui risquent de nous attaquer sur les chemins. Elles sont attachées aux sacoches et tintent en permanence, ainsi nous voyageons en toute sécurité.

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Le soir venu, un lac aux eaux turquoise, nommé « lac du bon espoir » nous offre ses rives....mais ses hordes de moustiques. Il n'est pas possible de cuisiner, ou alors il faut se résoudre à faire un repas d'insectes.

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Nous plions bagage et partons près des quelques maisons que nous avons vues juste avant, il n'y a pas d'autre alternative, la forêt est impénétrable. Nous demandons à Trevor si on peut planter la tente, il nous propose un lit, que nous refusons, ne voulant pas nous incruster, décision que nous regretterons plus tard lorsque des trombes d'eau s'abattront sur la tente. Bref, Trevor est super sympa, alors que l'on s'apprête à faire cuire les pâtes, il nous en apporte une gamelle, elles sortent d'une boîte, cuisinées par Buitoni (enfin, son pendant Américain), mais « à cheval donné, on n'y regarde pas les dents » ! Puis arrivent les yaourts, les fruits, la bière et promesse du petit déjeuner pour demain matin. Cool ! Pour le remercier, nous n'avons qu'une plaque de chocolat Suisse, qui a subi les affres de la météo, mais comme on dit : « A cheval donné... » bis repetita.

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10, 11, 12Juillet. Lacs et forêts toujours, le long de cette route où il fait bon se promener. Les forêts sont le plus souvent très denses, la circulation est quasi inexistante. Nous campons au bord de très beaux lacs.

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et nous vivons de grands grands moments !!

 13 Juillet. Une très agréable rencontre d'une paire d'heure paire d'heures avec une cycliste Américaine, Laura, de l'Ontario, qui est une est passionnée de voyages à vélo.

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Elle nous donne quelques tuyaux pour voyager léger, son équipement est le fruit d'une longue expérience et est extrêmement bien pensé. Elle reste ce soir au Tatogga resort, un lieu bien typique, avec une salle de restau emplie de bestioles ayant passé dans les mains du taxidermiste du coin.

Il y a d'ailleurs un magnifique spécimen de moose mâle, c'est vraiment hallucinant, nous n'en avons encore pas croisé et c'est tant mieux !

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Laura a déjà parcouru cette route l'an dernier, mais comme elle avait eu 15 jours de pluie, elle a voulu revenir pour enfin voir les somptueux paysages ! Eh oui, dommage de louper ça :

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Bravo Laura, malheureusement, nous circulons en sens contraire, on s'écrira....encore une rencontre éphémère, mais tellement riche.

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14 Juillet : Nous longeons une très belle chaîne de montagnes, moins de moustiques zaffamés mais plus d'ours (zaffamés aussi ? Vous saurez plus tard ! ) Le premier poilu du jour s'est carapaté tout de suite, nous sommes presque déçus, alors qu'il y a quelques jours on se pissait dessus à sa moindre évocation, ce qui dénote une bonne adaptation à l'environnement. Nous prenons le repas du soir à la station service de Bell2, qui fait aussi lodge et station d'héliski, et nous nous remettons en selle. Cela ne doit pas être dégueu de se faire quelques jours de hors piste ici, surtout si on a été invité ! Au bout de quelques km, un beau spécimen d'ours brun avançant dans notre direction traverse la route, sans même nous saluer, et hop, dans la forêt. 

Mais le suivant, beaucoup moins farouche s' approche franchement de Bruno qui le photographie.

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Annick, qui se réjouit de faire une belle photo de Bruno qui photographie l'ours....opte finalement pour la vidéo, mais le long métrage prévu ne passe pas le cap des 5 secondes chrono !

Faudra encore prendre sur soi pour le tournage genre « 3000 billions d'amis ». Inutile de vous dire que nous ne laissons pas la bouffe dans la tente, nous avons du miel, de la brioche, de la confiture, du chocolat, juste ce qui faut pour régaler le roi de la forêt ! Pour cette nuit, les sacs sont pendus au dessus du tablier du pont qui enjambe la rivière.

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15 Juillet : Nos amis n'ont pas mis à l'épreuve leurs talents d'acrobates, mais d'autres habitants des lieux ont emprunté nos chaussettes, que nous retrouvons un peu plus loin. A midi, alors que nous allons nous délecter de la traditionnelle boite de thon et son jus, un repas complet arrive du camping-car garé en face : salade, rôti et ses petits légumes, dessert et café. Merci M'sieur dame !

Suite horrible:

Repartons tout joyeux sur cette Cassiar highway, mais cela ne dure pas. Sur cette belle route, par temps clair et avec une excellente visibilité, un groupe de motards Tchèques arrive derrière nous comme des dingues et fauche Annick.

Je pédale une trentaine de mètres devant Annick lorsqu'en plus du bruit des moteurs, j'entends une moto qui gratte le sol. C'est en me retournant que je vois l'étendue du désastre. Là, à cause de quelques abrutis venus faire le la vitesse sur des routes désertes, s'arrête notre beau voyage qui devait se poursuivre avec nos amis Patrick et Christine, ça encore la fin d'un voyage, ce n'est pas dramatique, mais pour un peu c'était la fin d'une vie! je suis comme fou à cette idée. La chaîne de secours se met en place : ambulance jusqu'au 1er hôpital. Le diagnostic impose un transfert par hélico au 2ème hôpital, puis un autre transfert par avion sanitaire à l'hôpital de Prince George . Accidentée le 15 à 15h30, Annick a été finalement opérée le 17 dans l'après midi pour stabiliser de multiples fractures du fémur. Elle a énormément souffert. Ses autres lésions aux vertèbres (fractures) et au foie (fissure) devraient se réparer d'elles mêmes. L'opération s'est bien déroulée, mais que de souffrances.... Annick a souffert le martyr, et pour combien de temps encore? Je ne peux pas vous en dire plus, il nous faut attendre une amélioration qui commence à peine se dessiner.
Bruno

La photo qui suit a été prise quelques km avant le lieu de l'accident.

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Bonne route, bonne visibilité, circulation quasi inexistante, cet effroyable accident n'aurait jamais du arriver ! 

vidéo, tournée quelques minutes avant l'accident :