• Enteteroulemaloute 5
  • 29 Avril 2017
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Sortir de Port Augusta n’est pas une partie de plaisir, la circulation est un peu dingue sur cette highway. La quitter ne pose en revanche aucun problème, une chaîne de petites montagnes, les flinders ranges, sur la gauche, on va s’échapper par là. Et en avant pour notre premier col australien. L’Horrocks pass culmine à 462m, ce n’est pas très glorieux, mais au club des 100 cols, on fait feu de tout bois, un de plus dans notre musette. Horrocks est un éleveur explorateur qui a été tué par un chameau à l’âge de 28 ans…

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C’est une rapide et agréable descente qui nous propulse dans la vallée.

50 nuances de vert….avec du jaune aussi

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C’est là que nous nous rendons compte que le vert existe encore. Cela faisait longtemps qu'il avait disparu de la palette de notre peintre. Le vert et le jaune, les champs de colza à perte de vue.

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Et puis, les fermes, les vaches, les moutons, on se croirait presqu’à Fenières.  Pendant la traversée nord Sud, nous avions presque oublié tout ceci. L’horizon constamment sous nos yeux, toujours à la même hauteur, la plaine, l’horizontalité, le soleil et la chaleur sont venus à bout de nos petits équilibres mentaux fragiles. Constatez vous-mêmes comment cela se passe quand on se retrouve dans la civilisation : 

 

Nous sommes gentiment hébergés par Healther (hôte Warmshower qui héberge les cyclistes). Super maison au milieu des prés. Nous n’avions jamais pratiqué le warmshower avant l’Australie, mais c’est un bon moyen de rencontrer des locaux, nous décidons de réitérer l’expérience et nous retrouvons plus tard chez un couple non moins adorable, Buda et Halima. Les enfoirés habitent au sommet de la ville de Clare, c’est par une côte à 11 % que nous accédons à leur joli pavillon. La veille, alors que nous allons acheter du pain, nous sommes invités à dormir par la boulangère et passons une très agréable soirée avec Evelyne et son mari qui a des ancêtres français. Ce couple essaie de faire entrer en Australie un enfant qu’ils ont adopté officiellement aux Philippines il y a 8 ans. En bon français nous arrivons avec une bouteille de vin rouge. Erreur, ils font partie de l’église du 7eme jour et ne boivent pas d’alcool. Nous essayons de la refourguer chez Buda, Buda travaille dans un vignoble…et ne boit plus d’alcool. Bon, il fera quand même une exception cette fois ci…Comme il pleuvine, nous restons une journée, ils nous laissent la maison pendant qu’ils sont au boulot, nous sommes comme chez nous, et bien gardés par 4 clébards.

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Arrivés à Angaston, un petit bourg de la célèbre de la Barossa valley, renommée pour ses vignobles, il fait froid et humide. Nous allons chercher du pain…des fois que….Mais non, rien ne se passe, la boulangère ne nous calcule même pas. Du coup, nous montons la tente sous des arbres, en pleine bourgade et passons quand même une bonne nuit.

Nous avons sacrément réduit notre nombre de km journaliers car la route ne nous fait pas de cadeaux. Ça monte et ça descend,  nos jambes souffrent, nous devons refaire des muscles après la platitude lors de la traversée Nord Sud.

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Et comme nous choisissons délibérément les plus petites routes pour être épargnés par le trafic automobile, et bien, nous dégustons ! Les types de la DDE ne se sont pas emmerdés, ils ont tiré tout droit, et vas-y que je grimpe sur la colline au lieu de la contourner. Et que je descends tout droit, et que je regrimpe sur la prochaine colline, rien de pire pour les pattes, on préfère de loin gravir un col. Tiens, en voici un petit, 380m, puis c’est la descente délicieuse sur le village de Sedan. 

filmé en roulant, appareil à la main, attention de ne pas se gaufrer !

Dans ce petit village, le bistrot sert un délicieux cappuccino, un vrai, encore meilleur que celui que l’on se fait d’ordinaire avec de la poudre. A Manuum, on refait encore les malins, et au lieu de suivre la rivière pour arriver tranquillement à Wellington, nous nous embarquons de par les collines, et on se fait exploser les cuisses. Du coup, on s’offre la soirée luxe : cabine dans le camping de Wellington, et restau, la totale. Au menu, un excellent poisson, du mullet, qui vit dans le coorong, un genre de bras de mer hyper salé. Le camping de Meningie n’a rien d’affriolant. Nous n’avons parcouru qu’une cinquantaine de km, mais allons dormir dans cette ville, pour refaire le plein de vivres et ma foi, nous reposer un peu. Alors que nous faisons rôtir notre entrecôte sur le barbecue municipal, arrive Colleen sur son vélo. Et au bout de 30s, elle nous invite à séjourner dans sa maison à 8 km d’ici, en pleine nature, au bord du lac. La journée, elle travaille dans un hôpital, son mari est absent, nous sommes les gardiens du temple, et vaquons à nos activités, comme chez nous. Un endroit magique. Electricité par panneaux solaires, eau de pluie, pas de téléphone portable, pas d’ordinateur et pas de télé. Colleen est adorable, généreuse et sincère, c’est vraiment un personnage. Son intérieur est intéressant, à mi-chemin entre une maison et un musée, c’est assez inattendu.

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Avec John, ils se déplacent surtout en vélo et….en canoé ! Récemment, ils ont descendu la Murray River, ce qui représente 2700km. C’est le 3eme plus long fleuve au monde après l’Amazone et le Nil.

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Pour ce faire, ils s’y sont pris en 2 fois, car la première fois, ils ont chaviré dans un endroit dangereux, ils ont été hélitreuillés. Petite précision : John est presque aveugle, et ce sont eux deux qui ont construit leur canoé en bois ! Nous restons 2 nuits, et quittons Collen à regret, (avec des confitures et des pâtes de fruits), on ne se reverra sans doute jamais, mais la route nous attend. Le lendemain, nous nous apercevons que des bocaux de fruits au sirop et de sauce tomate ont été glissés dans nos sacoches !

Passer à côté de ces rencontres serait simplement insensé, et c’est un peu ce qui guide nos voyages, au jour le jour, et en restant ouverts aux autres.

 

Mais ce n’est pas toujours la fête. La suite du parcours s’avère moins agréable, nous avons un vent de face à décorner les kangourous. Et glacial qui plus est…A Salt creek, nous faisons la pause cappuccino au bar, et bien nous en prend, car nous rencontrons Marie Claire et Jean Pierre, qui nous donnent quelques bons tuyaux pour la suite, en particulier de faire un petit détour par Nura Creina. Là, tenez-vous bien, des types sont arrivés il y a 5 générations maintenant, ils ont trouvé le coin joli (tu m’étonnes, John, c’est magnifique, oui…), alors ils se sont posés et ont clôturé tout le bord de côte. Privé qu’il est maintenant le village, la plage, les criques. Un Monsieur âgé nous ouvre le portail du village, du coup, tant qu’à se taper l’incrust., nous lui demandons si nous pouvons poser la tente devant la maison. D’accord. On aurait dû se la faire discrète, mais en plein milieu de la cuisson des pâtes, panne d’essence, obligés d’aller demander au type s’il ne peut pas nous filer un peu d’essence de sa tondeuse. Il est tout content de nous rendre service et du coup, nous propose WC et douches. Et nous verrons sa femme et les 2 dalmatiens. Décidément, les australiens aiment les chiens.

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C’est une bien belle piste maintenant qui nous trimballe le long des plans d’eaux, c’est calme, des oiseaux partout, et hop, nous nous installons pour la nuit dans un endroit de rêve qui domine l’océan.

et voici la lumière que l'on a avant que le vent se déchaîne :

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Si notre épopée dans le désert a parfois pris des airs de course, on se la coule douce maintenant, nous sommes attendus à Melbourne le 25 Octobre, on a le temps d’arriver sans forcer. Enfin, c'est ce que l'on croit, l'avenir montrera que l'on s'est lourdement trompés !

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Des moutons, des bœufs, des cappuccino et un rôti de porc.

Nous roulons tantôt au bord de l’océan, tantôt dans une plaine agricole emplie de bœufs et de moutons. Le problème c’est que la région est maintenant pas mal habitée, il devient un peu plus compliqué de s’installer pour camper dans des endroits discrets. Il y a des clôtures partout, on ne peut guère entrer et poser sa tente au milieu des vaches et des moutons. Même trouver un coin confortable pour préparer son cappuccino pour la pause de 11h est moins évident.

Et puis, un peu avant d’arriver à Beachport, on est justement là en train de boire le cappuccino au bord de la route, les flics s’arrêtent et nous conseillent de nous dépêcher de nous mettre à l’abri, un gros orage se prépare. Et on se l’est pris, le méga orage. Ce n’est pas tant la pluie qui tombait drue qui nous a gêné, mais les bourrasques impressionnantes qui nous empêchaient de rouler. On a pu se réfugier dans des toilettes publiques…., trempés à l’os…

A partir de Mount Gambier, nous naviguons au milieu de belles forêts, tantôt de pins, tantôt d’eucalyptus. Nous voyons des koalas, morts écrabouillés bien sûr, le même sort pour les pauvres wambats vus avant…On visite aussi une grotte, qui n a rien de transcendant…, ce n’est pas le gouffre de Padirac, cocorico.

Un jour, on se dit : tiens, on va faire la pause cappuccino à Oxford. On trouve que ça fait classe de boire son petit café à Oxford. Et là, tenez-vous bien, on roulait tellement vite qu’on a traversé le bled sans s’en rendre compte. « ah les vantards, en vélo couché, sur le plat et avec un vent arrière ! ». Alors on l’a bu plus loin, assis par terre comme 2 cons.

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Bon, parfois, c’est mieux, on trouve un banc

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et parfois une table et des bancs.

Et puis un jour, il y a tellement de vent qu'on se pose dans un abri et on sort le thermos. Arrive le facteur, il nous signale que nous sommes installés dans la boîte aux lettres de la ferme !

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Honnêtement, on ne se doutait pas qu'il s'agissait d'une boîte aux lettres..., d'habitude, elles ressemblent à ça :

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Parfois, je me demande pourquoi on a encore des lecteurs. Personnellement, je trouve ça terriblement ennuyeux de lire des récits de voyage. Alors si c'est pour lire des récits mièvres et des histoires de cappuccino, merci bien. Sur ce, promis, je vais faire un effort, la prochaine fois, je vous raconte la cuisson des pâtes ! Merde, c'est déjà fait...Alors, je mets les photos.

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On finit quand même par voir des kangourous vivants. Le buzz : "ils sont en Australie et voient des kangourous vivants !"

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Nous marquons un arrêt à Warrnambool. C’est là que débute la « great ocean road », un must australien. On s’en tape un peu des musts australiens, non qu’on soit blasés, mais ce ne sont plus tant les beaux paysages, les musts, qui nous attirent. C’est souvent surfait et toujours plein de monde. Bon, puisqu’on est dans le coin, on ne va pas faire exprès de prendre une autre route, allez, c’est parti. En chemin, une dégustation de fromage pour Bruno, qui trouve qu’ils ont du progrès à faire…et hop, déjà, on décide de faire une variante, en prenant une petite route de cambrousse, il fait froid et l’orage menace. Pause chez un type super sympa, Peter, d’où on repart avec de la charcuterie maison. Il nous propose l’hospitalité, mais on ne veut pas abuser non plus, et puis le temps s’arrange, on va rouler un peu. Mais ça ne dure pas, la pluie arrive plein pot, accompagnée du vent, on passe devant un pub qui fait hôtel, nous renonçons à monter la tente, et prenons une chambre, une fois n’est pas coutume, nuit à l’abri. Le patron ne dort pas là, il nous laisse la jouissance de la cuisine, nous offre une bouteille de vin rouge et nous restons seuls dans l’hôtel. C’est dingue comme on fait confiance dans ce pays. Du coup, on lui pique un gros rôti de porc, et le lendemain, nous rejoignons cette fameuse route célèbre au niveau de Peterborough. Peterborough, Port Campbell sont des villages côtiers, et c’est vrai que la route offre des points de vue spectaculaires sur l’océan. Au fait, pour le rôti de porc, ce n’est pas vrai, on ne l’a pas piqué…, nous sommes d’honnêtes personnes, nous avons sagement mangé nos pâtes. Comme dit Colleen qui nous a précédemment laissé sa maison, « des personnes qui traversent l’Australie à vélo ne peuvent pas être foncièrement mauvaises… ». Mais ce rôti, il était quand même vachement alléchant !

 

La Great ocean road

Donc, des plateformes ont été aménagées pour que l’on puisse jouir de la vue. C’est le problème de l’Australie, dès qu’un truc est beau, ils l’aménagent, et là, ils mettent le paquet ! Déjà à Warrnanmbool, on a trouvé que c’était vraiment exagéré, ils sont même allés jusqu’à bétonner une piste cyclable tout le long de la baie. Non, la nature sauvage, ils ont de la peine avec ça, il faut aménager, bétonner, faire du propre en ordre, comme aux US et en Suisse…Ici l’écologie est un concept vraiment lointain.

On a la chance de voir un echidné.

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L’echidné ressemble à un mélange entre l’ornithorynque, le hérisson (de par son corps recouvert de pics) et le fourmilier avec sa longue langue collante qu’il utilise pour récupérer des termites. Il appartient à l’ordre des monotrèmes :  à la fois ovipare et mammifère. La femelle échidné a la particularité de pondre un œuf qu’elle déplacera de son cloaque vers une poche ventrale. Au bout de 10 jours d’incubation, le petit sortira nu de sa coquille. Il se nourrira ensuite du lait qui coule des glandes mammaires, toujours à l’intérieur de la poche. Et le mâle lui, a 4 pénis !

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Echidné mâle et son appareillage par Lucy Cooke qui étudie et élève l’animal. (National Geographic)

Après cette rencontre sympathique, revenons à la route, et tant qu’à faire, faisons-nous tous les « lockout » (points de vue), le long de cette côte rocailleuse, avec des vagues puissantes de cet océan dont la couleur tire entre le turquoise et le bleu canard. Les rayons du soleil commencent aussi à être agréables et nous réchauffent un peu.

The grotto (un trou dans la falaise), the London Bridge, une île rocheuse auparavant reliée à la côte par un pont naturel qui s’est effondré en 1990. Il a piégé deux personnes pendant plusieurs heures qui ont par la suite été secourus par un hélicoptère. A propos d’hélico, c’est le grand business ici. Ils tournent au-dessus de nous, chargés de chinois surexcités et écervelés ! je vous mets une photo vue d’hélico prise sur internet, vous vous doutez que nous n’étions pas à bord, nous ne cautionnons pas vraiment ce genre d'activité.

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et voilà, comme si on y était !

 

Le site le plus renommé est celui des « douze apôtres ». C’est vraiment bluffant comme endroit, magnifique. Le soleil s’est caché, le ciel est tout nuageux, mais avec une belle lumière. Anciennement connus sous le nom de « La Truie et les porcelets » ces pics rocheux détachés de la falaise ont été renommés. Perso je trouve que l'ancien nom est bien plus stylé ! Mais il parait que « la truie et les 12 porcelets », ce n’est pas trop vendeur pour le tourisme. En fait, il n’y a plus 12 apôtres mais seulement 7, 8 ou 9 selon le point d'observation et en fonction de ceux que l'on considère comme étant de vrais pics rocheux. Et sur toutes ces plateformes, arrivent des troupeaux de chinois, bruyants, excités, et vas-y que je te pousse pour faire mon 20 ème selfie, et vas-y que je te prends ton mec pour l’immortaliser avec moi… Bon d’accord, mais tu fais fissa et tu me le rends intact !

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On voulait fêter ça…

On s’était dit : tiens, aujourd’hui, le compteur va afficher 5000 km (Darwin Melbourne ça fait 3800 km si on prend au plus court, mais avec Litchfield, Kakadu, Ayers Rocks, les tours et détours, ça nous fait 5000), on se fera un arrêt sympa pour immortaliser le moment…et bien, ça a foiré complet. Ça commence à merder à partir de Princetown, il y a des travaux sur la route, déjà qu’elle grimpe et que le soleil est aux abonnés absents. Et puis, ça circule, on se fait même doubler par un groupe de voitures de course pétaradantes qui nous frôlent les moustaches…et puis par tous ceux qui se promènent, les chinois surtout, qui ont loué la bagnole mais qui sont paumés au possible. Il y a tellement d’accidents dus aux chinois que certains panneaux sont écrits dans leur langue. Non, ce n’est pas un gag, en Australie, vous avez des pancartes (attention travaux, roulez à gauche svp…) rédigées en chinois. Pour éviter les parties trop empierrées, nous roulons parfois à droite. Et v’la un chinois qui arrive en face, il n’y comprend plus rien, il vient de voir un panneau, dans sa langue, l’exhortant de rouler à gauche…et voici des cyclistes en face de lui. Il s’arrête net…Z’auriez vu sa tête ! J’ai pitié, demande son pardon, en anglais, il n’entrave que dalle, je continue en français (ça l’embrouille encore plus…) et le questionne sur la  route : est elle empierrée sur une longue distance ? Je me mets à rêver qu’il me réponde "meo" (non), il ne répond rien, il est paumé complet et se remet en branle. Quelques 10 km plus loin, nous roulons toujours dans les pierres, mais sur notre gauche il y a un genre d’éco parc, on va faire une pause, peut-être qu’on pourra voir le zizi d’un échnidé, hi hi. Niet, jour de fermeture. Et pour finir, et bien, la pluie battante nous rince des pieds à la tête pendant toute la montée à Lavers hill, on ne voit même pas quand le compteur affiche le 5 magique, walou, nada, rien. Il y a des jours comme ça. Il fait 8 degrés, prendre des douches sur son vélo par 8 degrés, ce n’est pas trop notre truc, alors, nous prenons une décision cruciale. Au lieu de nous envoler pour la Nouvelle zélande et jouer aux héros sous la pluie par des températures encore plus basses…et bien…on ira probablement chauffer nos vieux os chez les kanaks, mais chut….faut pas le dire qu’on est des mauviettes !

 

N’hésitez pas à mettre la couverture chauffante !

Voilà le conseil de la patronne à notre arrivée au motel. La couverture chauffante, ouaff ouaff, faudrait voir pas exagérer c’est un truc de vieux ça ! Au bout d’une heure ou deux à se cailler grave, un petit essai, juste pour voir. Au final, on passe une partie de la journée du lendemain là-dessous, trop bon, avec l’ordi au-dessus pour regarder des films. Le bonheur à l’état pur, alors que dehors, c’est le déluge. Encore une nuit au chaud, et cette fois, il faut partir, on va finir par arriver en retard. Equipés à la Mike Horn, bonnet, gants, chaussettes étanches, moult épaisseurs sur le dos, veste gore tex. Bruno garde ses lunettes de soleil toute la journée, il espère conjurer le mauvais sort, mais le soleil continuera de bouder et le thermomètre restera fidèle à son indication matinale, 8 degrés. Heureusement quelques collines à grimper jalonnent le parcours. La bruine en revanche se fait moins dense, et moyennant un passage sous le grill dans un bistroquet et un arrêt casse-croûte dans un autre, nous finissons notre étape sans encombre, et sans choper la mort, pas même une bronchite. Nous avons pris une petite route à l’intérieur de la forêt, puis des terres. Elle s’avère calme, nous « loupons » ainsi une grande partie de cette fameuse great ocean road, mais cela nous convient mieux. Certes, elle est belle cette route le long de l’océan, mais les asociaux que nous sommes ont de la peine avec ces itinéraires méga touristiques, ça les gave vite fait…

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Ce passage par Colac c’est un raccourci qui rallonge, mais nous ne regrettons pas. Sauf qu’à 31 km de l’arrivée au ferry de Queenscliff, un porte bagage arrière cède, il a déjà été bricolé précédemment et cette fois, ce ne sont pas 3 bouts de fil de fer qui vont le maintenir, il est vraiment pété à plusieurs endroits. Nous avisons un bus, le conducteur râle, puis devient plus conciliant après avoir vu la casse, mais il dit qu’on n’arrivera pas à caser les vélos, la soute est petite…C’est mal connaître Bruno qui en 2 temps 3 mouvements a  démonté et glissé le tout. Nous voici donc à Queenscliff, demain matin 25 Octobre, nous prenons le ferry, et de l’autre côté de la baie de Melbourne, Asta et Rex vont venir nous récupérer. Et devinez qui sont Asta et Rex ? Ils font partie d’une équipe dont on a dit le plus grand bien à plusieurs reprises : ce sont des « grey nomad », vous savez, les vieux qui se trimballent en 4 X 4 avec une caravane au cul ! Nous les avons rencontrés près de Darwin. « Si toutefois vous arrivez à Melbourne, appelez nous, vous viendrez dans notre maison » qu’ils avaient dit, comme une provocation. Ils paraissaient douter de notre petite entreprise, c’était mal nous connaître !!

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 au loin Melbourne, vue par un mauvais zoom, après un petit déplacement des curseurs de photoshop !

 

PS : pour les Kanak, c’est aussi une provocation lancée dans un moment de déprime !

 

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 Alors, à tout bientôt pour de nouvelles aventures !