• Enteteroulemaloute 5
  • 29 Avril 2017
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Nourrie par les écrits d'Isabelle Eberhardt et Lawrence d'Arabie, Solenn Bardet a très tôt rêvé d'un ailleurs. A 18 ans, cette jeune passionnée se retrouve en Afrique avec le désir de rencontrer les Himbas, peuple semi-nomade, vivant au nord de la Namibie. « Pieds nus sur la terre rouge », le livre où elle raconte son long séjour parmi eux nous a beaucoup marqués et depuis sa lecture, l’idée de rencontrer ces Himbas ne nous a jamais quittée. Nos vélos garés dans la cour de la guest house, nous partons pour le quartier de Katatura, un des quartiers pauvres de la capitale, où nous devrions trouver un transport. Le minibus quotidien pour Opuwo étant complet, nous partons en taxi collectif. Nous sommes 5 : 2 jeunes africaines (Lou et Emily), le chauffeur et nous 2. Nous commençons par faire des emplettes avec Lou qui a besoin de tout un bric à brac pour son salon de coiffure, du coup, nous prenons beaucoup de retard, et notre équipage se retrouve avec moult tresses africaines, accessoires divers et un sèche cheveux sur pied à caser dans l'habitacle. De plus, nous devons faire le parcours en sauts de puce et changer 3 fois de véhicule, et cette saleté de sèche cheveux sur pied à recaser à chaque fois. R.A. S en ce qui concerne les 2 premiers trajets, c’est au cours du dernier que cela se gâte. Le chauffeur s’appelle Fortune pourtant. En Namibie, il n’est pas conseillé de rouler la nuit à cause des animaux sauvages. Mais Fortune pied au plancher n’en a cure. Et pan, on commence par se prendre un chacal, le pare choc tombe par terre, un fil de fer le remet grossièrement en place, et c'est reparti de plus belle, faut bien rattraper le retard. Après avoir zigzagué plus qu'il n'en faut pour éviter tant bien que mal quelques vaches indolentes et phacochères dodus, cette fois, c’est un gros lapin qui quitte ce monde. Et du coup, sur la bagnole, c’est un phare qui pendouille. Pendant la réparation, nos 2 nanas se pommadent les mains et les appliquent en divers points du bolide fou, avec moult incantations, psalmodiées avec une totale hystérie. Fortune est mort de rire, nous nous contentons, médusés, d’observer nos 2 givrées. Elles nous expliquent alors qu’elles rentrent d’un colloque évangéliste qui a eu lieu à Johannesburg, et que le « saint onguent » leur a été donné par leur grand gourou pour les protéger du mauvais sort. C'est un bel effort pour nous rassurer, mais nous sommes des êtres retords et peu confiants, et préférons revoir la distribution des rôles dans la voiture. Changement de place, Lou se voit retirer son rôle de copilote, Bruno prend sa place à l’avant pour tenter de tenter de maîtriser Fortune dans son délire sangunaire. Et pan, éblouis par les phares d’un véhicule arrivant en face, pas moyen d’éviter un 3 ème bestiau. Une biche imprudente, un renard distrait ? On finit par arriver à Opuwo, il est 22 heures, 800 km de route en 9 heures, tout compris, les changements de véhicules, les arrêts toilette, les arrêts réparation, 2 pleins d’essence, une pause casse-croûte et les bagarres avec le sèche cheveux.

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Quand on arrive en ville...

Opuwo. Des baraquements dans la poussière, quelques bars, supermarchés, une station-service, et surtout un melting pot assez hallucinant. Femmes Himbas dénudées côtoient femmes Hereros aux longues robes juponnées et coiffe sur la tête. Tout ce petit monde déambule dans la ville (une rue en fait…). C’est comme pour les massaï, si le touriste veut faire la photo, il faut donner de l’argent….vous connaissez mon avis sur la question…., sinon, faut relire l’article sur les massaïs de Tanzanie (hi hi hi…)

Evidemment nous sommes immédiatement attirés par un endroit un peu glauque, espace fait de cabanes précaires de bois et de plastique. Nous pointons notre nez à l’entrée d’un débit de boissons et sommes invités à entrer. Un groupe de femmes Himbas est en train de boire la bière locale, leur tournée (un pot en plastique contenant de la bière locale qui tourne de bouche en bouche, ce n’est pas mauvais du tout), notre tournée, oulà, il nous faut trouver quelque chose à manger. Johanna et son mari Nestor cuisinent du poisson frit dans la cabane voisine. Excellent accueil, excellent poisson. A côté de nous, un homme attend patiemment que l’on ait terminé et demande alors s’il peut manger nos arêtes. Il les mastique consciencieusement. Nous lui offrons un poisson, il remercie chaleureusement, met le poisson dans la poche pour l’apporter à sa femme.

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Le gars aux arêtes de poisson !

Après un dernier petit tour dans ce bidonville, nous rentrons, tout le monde a bien picolé, il y a pas mal de personnes qui tiennent mieux couchées que debout, ce n'est plus drôle, mais plutôt pathétique. L’alcool est manifestement un fléau ici. Nous avons un peu le même sentiment que dans les réserves indiennes d’Amérique du nord, population désœuvrée et paumée qui tape dans la gourde ! Les himbas ont de la peine à trouver leur place dans le monde moderne, l’association Kavohimba essaye de les aider à garder leur identité.

En ville, nous faisons la connaissance d’un guide qui nous propose d’aller passer une nuit ou 2 dans un village himba. Bien sûr qu’on veut. Nous n’avons pas pour habitude de prendre un guide, quand nous sommes en vélo, nous arrivons dans un village, cherchons le chef et il nous installe. Ici, c’est différent, nous avons laissé le costume de « voyageur à vélo » et endossé celui de « touriste voulant rencontrer les himbas ». Donc évidemment la démarche est moins naturelle, et immédiatement, nous devenons aussi davantage voyeurs. Nous acceptons donc la proposition du guide qui nous évitera de faire des impairs et nous servira d’interprète. Il va s’avérer que notre Moïse ne nous servira à rien du tout, nous ne le verrons quasiment pas pendant les 2 jours que nous étions censés passer ensemble. Il faut dire que ces journées sont particulières car ces élections se déroulent à Epupa. Moïse passe son temps aux élections, on s’en fout, on se débrouille sans lui ! Nous le paierons quand même (peut être est ce une erreur), mais nous lui mettons les points sur les i puisqu’il n’a absolument pas rempli son rôle. 

Malgré ce petit couac, nos 2 journées là bas ont été extraordinaires, nous avons passé de super moments à rigoler, à discuter. Nous avons aussi eu la chance, de façon totalement inattendue de voir un rassemblement féminin à Epupa, les femmes des villages venues pour les élections ont dansé pendant plus d'une heure à l'ombre des palmiers. Et nous étions là, tous seuls parmi elles. Magique. Nous avons fait beaucoup de photos, nous en mettrons quelques unes sur ce site, mais pour voir de "vraies bonnes photos", je vous invite à consulter le site du photographe Philippe Alexandre Chevallier, en cliquant ici , vous devriez vous régaler.

Nos modestes photos, se trouvent, quant à elles, ci-dessous.

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Optic 2015

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Black and white...

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Let's dance

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Vous ne pourriez pas baisser la clim. ?

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Vous aimez ma coiffure ?

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Belles belles belles....comme le jour...

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à croquer...

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Pendant que nos femmes sont au supermarché

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Je vois passer des blancs...